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Propos sur l’Énergie IX
Jean Pierre Laffez
PRANA, L’ÉNERGIE VITALE
Prâna est l’énergie, au même titre que Tchi pour les chinois, Noun sous d’autres latitudes, souffle, pneuma, etc... Autant de qualificatifs dont nous pressentons la signification sans cependant pouvoir, d’une manière précise, la définir.
Le yoga marche de concert avec le Sâmkhya, partie « théorique », pour simplifier, des disciplines pratiques du yoga, notamment du Hatha-Yoga.
Dans les pratiques de pranayama, nous prenons conscience de Prâna et de ses multiples variantes. Nous découvrons les respirations ou plus exactement les souffles, ainsi que les trajets d’énergie : nâdîs, vaisseaux, méridiens, sachant que tout est défini par le terme nâdî.
Vaisseaux et méridiens définissent des trajets d’une énergie, d’un prâna d’une qualité changeant en fonction de sa destination. Nous prenons connaissance des chakras et de tout ce qui leur est lié. Lien dûs aux tattvas, ou « éléments», traduction symbolique, facile, des éléments de l’alchimie occidentale, constituants du microcosme et du macrocosme.
Nous pouvons espérer grâce à ces connaissances, certes théoriques mais vérifiables par l’expérience pratique, apprendre et comprendre tous les événements de notre univers intérieur et ceux du grand Univers.
Nous pouvons pressentir et par moments découvrir que Prâna, ou la Shakti, dans un contexte plus énergétique et plus tantrique, assume toute la création.
Prâna et le microcosme humain
Bien souvent, Prâna force vitale, force bioénergétique et énergie matérielle, sont confondues. Prâna n’est pas seulement l’oxygène indispensable à la vie des cellules. Dans le concept de physiologie énergétique, l’oxygène et la fonction respiratoire sont proche de Vayu. Qualité d’énergie et fonction sur lesquels nous reviendrons. Prâna-Vayu régule plus particulièrement les mouvements du cœur et des poumons.
Prâna est l’aspect subtil et cosmique, du microcosme et du macrocosme. Principe de la vie ; il ne se limite pas à l’aspect physico chimique de la respiration.
La respiration, indispensable à la vie, n’est que la manifestation de cette vie. Le premier mouvement mécanique d’inspiration du nouveau-né n’est qu’un mouvement, certes vital, mais mû par une énergie qui était là avant cet instant. Au moment de la manifestation d’un être vivant, c’est-à-dire au moment de la fusion des cellules mâles et femelles, la vie est déjà contenue dans chacune de ces cellules.
L’analyse du mot prâna apporte un éclaircissement : « prâ » indique la continuité des événements, des choses créées; « na » sous-entend mouvement, déplacement.
Prâna est une puissance, à la fois de déplacement, de manifestation et de réintégration.
Il est le « subtil » du subtil, si cette définition est possible. Pour l’appréhender il faut une posséder une perception de cette énergie. Elle est également le corps, ou plus récisément: le corps est une manifestation de Prâna.
Ce concept de prâna est indissociable de celui de la création de l’univers. Il émane d’une puissance, d’une réalité non manifestée, appelée Svara. Il se polarise en deux qualités : tamas, synonyme d’immobilité, de stagnation et rajas, synonyme de mouvement, de croissance. Le mouvement autant que l’équilibre n’étant possible que par une troisième qualité, appelée sattva.
La pratique du Yoga de l’Énergie fait découvrir en nous-mêmes et autour de nous, cette réalité de Prâna. Il n’est pas un seul exercice, un seul principe qui échappe à ce principe. Plus particulièrement les exercices de prânâyâma, les Mouvements Préliminaires, ceux de Naropa.
L’énergie du souffle
Toutes les traditions considèrent comme importante la respiration. Les upanishads, tous les grands grands textes de l’Hindouisme, ceux plus en rapport avec le yoga le rappellent continuellement.
C’est en lui communiquant le souffle que « Dieu a engendré l’Homme d’une motte de terre ».
La pratique du Yoga de l’Énergie donne les moyens d’expérimenter un des aspects subtils de Prâna.
Redéfinissons manière et art de respirer, ou Prânâyâma, et Prâna- Ayama.
Manière de respirer, Prânâyâma :
C’est schématiquement consommer, utiliser et dépenser de l’énergie pour respirer.
Aspect physique de la respiration ; rendement quantitatif et qualitatif, articulaire, musculaire ; rythme, durée de chaque cycle, qualité des narines. C’est, en résumé, la gymnastique respiratoire.
Art de respirer, ou Prâna-âyama :
C’est schématiquement capter, prendre de l’énergie avec la respiration. Tout autre registre. Donnons comme exemple : les respirations méridiennes, en incluant les mûdras ; respiration prânique, respitation yoginî ; respiration « aux sources ». Respirations définies dans le Vocabulaire du Yoga de l’Énergie
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TRANSFORMATION ET DISTRIBUTION
DE L'ÉNERGIE
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