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Propos sur l’Énergie X
Jean Pierre Laffez
LE NEZ, PORTE D’ENTRÉE DE PRÂNA
L’énergie prânique est absorbée dans le corps par la peau, les aliments solides ou liquides, mais surtout par la respiration au travers du nez. Le nez se trouve être le lieu très important du passage et de l’absorption de Prâna.
Dans son contact au passage de la zone olfactive, l’air entre en contact avec les fins et minuscules récepteurs nerveux des muqueuses. Les impulsions de ces récepteurs nerveux sont ainsi adressées soit au cerveau, soit au circuit d’énergie.
Dans la pratique du Prâna-âyama, le mouvement du souffle modulé avec « Art » participe à la régulation de la physiologie interne du corps, qu’elle soit physique, énergétique ou mentale.
L’expérience des médecins réflexologues démontre que pratiquement toutes les fonctions physiologiques, qu’elles soient autonomes ou volontaires sont influencées par une excitation de la zone olfactive. La respiration agit de même sur l’ensemble de ces fonctions.
Les expériences ont démontré que les zones nerveuses réflexogènes endo-nasales étaient reliées à l’ensemble des viscères et des organes. Inversement, il y a lieu de conclure qu’une respiration déficiente ou mal réglée, aura une répercussion nocive sur ces mêmes organes et viscères.
Hathayoga-Pradîpikâ, 2-16 « Le prânâyâma (sous-entendu prânâ-âyâma) correctement exécuté détruit toutes les maladies. Mais une pratique incorrecte engendre toutes les maladies. »
Il a été constaté qu’une obstruction nasale avait une répercussion sur le développement du thorax, sur le rythme cardiaque, l’hypertension, occasionnant directement un mauvais échange respiratoire tissulaire.
Le nez peut être considéré comme une annexe du système nerveux, tellement ses nerfs sont sensibles et nombreux.
Chacun a pu faire l’expérience de la réaction des émotions sur le souffle, et inversement, l’effet de la respiration sur les émotions.
L’aire olfactive cérébrale
Respiration et odorat sont inséparables. Toutes les excitations nerveuses, résultat d’un échange chimique, sont transmises à la zone olfactive, vers le « système limbique » et le « rhinencéphale ». Ces zones cérébrales transforment les messages reçus en autant de sensations agréables ou non, et règle par ce biais nos réponses à l’environnement extérieur.
Il faut remarquer que nous ne prenons pas conscience de toutes les informations captées par la zone olfactive. Seules les odeurs plus fortes deviennent conscientes. Ceci ne veut pas dire que les informations transmises par cette zone n’existent pas et ne soient pas utilisées par le corps. L’odorat, intimement lié, par exemple à la fonction sexuelle, est une subsistance du stade le plus primitif de notre évolution, et il fonctionne à un niveau subliminal important. Le rhinencéphale est un des centres nerveux les plus anciens de notre évolution. Il est responsable, nous avons dit, des pulsions sexuelles, mais également des pulsions de peur, d’agression, de plaisir, de douleur.
C’est chez la plupart des animaux vertébrés les plus primitifs, que l’odorat est le plus développé. Il a été constaté d’une façon générale que ce sens est plus développé chez la plupart des grands primates. Faut-il penser que cette différence est due à un développement intellectuel et à l’éveil de la conscience chez les humains ? Certains auteurs l’affirment. Il ne faut pas en faire une règle.
Ajoutons que nous sommes tous conscients que notre corps répond systématiquement à toutes les senteurs : il aime, il n’aime pas ; une attitude est déclenchée à l’odeur d’une personne ou d’une autre ; une odeur fait saliver ; une odeur peut faire vomir. Les observations ont permis de reconnaître un lien entre l’odorat et la production d’hormones sexuelles.
Souffle et chakra
Dans la physiologie mysthique des chakras, le sens de l’odorat est lié à Mûlâdhâra-chakra, situé au bas de la colonne vertébrale ; il est le siège de la force spirituelle de l’être humain ; il est porteur de l’énergie ancestrale et du devenir de toute l’espèce humaine. Les pratiques sur Mûlâdhâra-chakra sont précises et ne peuvent être menées que pas à pas. Les techniques de concentration sont indispensables, mais elles ne sont rien sans des pratiques de prânâyâma précises.
Si l’odorat est attaché plus particulièrement à Mûlâdhâra-chakra, chaque odeur active également chacun des autres chakras. Mûlâdhâra-chakra est le siège de Kundalinî. Nous reviendrons sur ce sujet, au cours de nos réflexions sur le corps de l’énergie.
Idâ, Pingalâ et la respiration
Les nâdîs, Idâ et Pingalâ, deux circuits importants de l’énergie sont intimement liés à chaque narine. La respiration se répercute sur ces deux courants, réglant ainsi l’ensemble de la circulation de l’énergie dans le corps.
Ainsi, une respiration de la narine gauche agit plus particulièrement sur Idâ, le côté gauche du corps et de la colonne vertébrale. La narine droite s’adresse à Pingalâ et à la partie droite.
Toute modulation du souffle, toute perturbation respiratoire agit sur l’équilibre énergétique et sur les cycles de l’énergie.
A contrario, le souffle bien utilisé, bien manipulé, améliore l’équilibre du cycle de l’énergie.
D’après la tradition du Tantra, le souffle passe par Idâ et Pingalâ dans un rythme d’alternance particulier et précis. De la même manière, les scientifiques physiologistes disent qu’ils existent des cycles hormonaux, de nombreux biorythmes circadiens et circaniens Les changements du mouvement du souffle à l’entrée du nez et sur la muqueuse nasale peuvent fournir des indications sur les biorythmes du corps.
Ainsi Hatha-Yoga-Pradîpikâ nous précise dans son chapitre 2-10 : « Si le souffle est inspiré par Idâ (la narine gauche), après l’avoir restreint, qu’on expire par l’autre narine. Quand on a inspiré par Pingalâ (la narine droite), qu’on retienne l’air, puis le rejette par la narine gauche. Chez les yamin qui continuent régulièrement cet exercice, en respirant alternativement par la narine droite et la narine gauche selon la méthode indiquée, en trois mois, la totalité des nadî est purifiée. »
Cette respiration est signalée par de nombreux auteurs pour rééquilibrer tout le système prânique. Signalons, comme beaucoup plus précises, et aussi plus actives, les respirations méridiennes, alternées, basées sur une respiration prânique et comme chacun sait, accompagnée de Mudrâs.
En guise de conclusion, rappelons cet exercice de base.
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TRANSFORMATION ET DISTRIBUTION
DE L'ÉNERGIE
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