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LE YOGA DE L’ENERGIE.
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Propos sur l’Énergie
Jean Pierre Laffez
ET LE YOGA DANS TOUT ÇA ?
SPIRITUALITÉ DU MONDE ACTUEL ?
Le yoga dans sa vastitude répond à toutes les situations. Dans notre point de vue, nous resterons très objectif, tout au moins nous l’espérons. Beaucoup de raisons peuvent être à l’origine de cette « universalité ». Les deux principales, selon justement notre point de vue, sont que le yoga n’est pas une religion au moins au sens commun et qu’il a malgré cela, derrière lui, un âge très avancé, s’inscrivant complètement dans une tradition au-delà de tout dogme et de tout comportement religieux.
Nous aborderons, ici, un certain nombre de définitions et nous verrons petit à petit comment le yoga est une voie spirituelle pleine de jeunesse.
Que peut-on définir par monde actuel ?
Chacun est en droit de se demander « pourquoi pas monde, ou homme moderne ». Expression tellement habituelle et commune.
Dans un de ces ouvrages[1], C.G. JUNG nous dit « que le problème physique de l’homme moderne est une de ces questions que leur modernité même rend incommensurable ».
Il nous définit, sans justement y arriver d’une façon précise, ce que nous pouvons entendre, ou supposer comme étant l’homme moderne. « Le moderne, c’est l’homme qui vient d’apparaître ; un problème moderne est une question qui vient de se poser et dont la réponse est encore dans l’avenir ».
Plus loin, il nous dira encore « qu’il s’agit là d’une question qui vient de se poser et dont la réponse est dans l’avenir ». Ceci revient à « poser des questions qui seraient peut-être tout à fait autres si nous avions la moindre idée de la réponse future ».
Plus loin, Jung attirera notre attention sur les faux prophètes, les syncrétismes, les voies prétendant détenir, seules, une vérité pour l’homme moderne.
L’homme moderne est difficile à cerner, pour ne pas dire impossible. Le monde actuel a eu, pour nous, la préférence. D’ailleurs, le yoga et son introduction dans le monde occidental est, comme beaucoup d’autres voies, un phénomène que nous pouvons observer dans de nombreux domaines de notre société actuelle.
Comment pourrons-nous définir « le monde moderne » si ce n’était que propre à chacun de nous, un ressenti qui ne sera pas le même pour tous.
Nous avons d’ailleurs tendance à considérer le monde occidental et sa civilisation comme constituant le monde moderne. Il s’agit, bien sûr, d’un leurre. Les pays orientaux et leurs façons de considérer la vie (et la mort d’ailleurs) influencent notre façon de vivre d’une manière importante. Nous en sommes tous conscients.
Nous définirons, pour notre article, le monde actuel, ce monde du nouveau millénaire. Monde du stress et de la bousculade, monde aux moyens d’échanges, de communications et de voyages de plus en plus rapides, de plus en plus faciles. Monde dans lequel la durée de vie s’allonge, tout au moins pour une partie du globe, allongement qui devrait servir à une transmission des connaissances traditionnelles. Monde, en ce qui concerne nos pays, des loisirs et du temps libre ; liberté qu’il serait utile d’utiliser d’une manière intelligente. Monde, malheureusement, des « guerres de point de vue ». Nous pensons aux « croisades autant anti-religieuses que racistes », menées un peu partout dans le monde.
Monde des extrémismes et des intégrismes, qu’ils soient religieux, c’est la tendance actuelle, ou anti-religieux comme il en existait il y a encore peu de temps, mais tout autant intégristes.
Le yoga, discipline plusieurs fois millénaire, a profité des propositions du monde moderne : facilités des échanges, des voyages et pour nous, société occidentale une ouverture en toute liberté aux idées des autres.
Le yoga a suscité beaucoup de vocations de voyages en Inde. Internet favorise les échanges avec obligatoirement des inconvénients qui ne manqueront pas de survenir. Nous n’avons pas vu de cours de yoga par Internet, mais sûrement que cela ne devrait pas tarder… Nous pouvons trouver des sites proposant « la posture du mois ». C’est un début.
Nous nous situons dans notre point de vue de « monde actuel » dans la vie quotidienne individuelle ou en collectivité.
Cette surabondance des moyens rapides de communication a son revers. Est-ce que tout ce qui est puisé en Inde, ramené de l’Inde a été bien assimilé ? Utilisons une métaphore pour nous faire comprendre.
Il y a quelques 40 ou 50 ans, les voyages lointains se faisaient en bateau. En général, plusieurs semaines étaient nécessaires pour un voyage qui aujourd’hui demande, au pire, 15 à 20 heures d’avion. Le corps avait le temps de s’habituer, les changements de climats, d’horaires, peut-être de nourriture avaient le temps de se faire. Ceci n’est plus vrai aujourd’hui. Qui a pu voyager, même pas très loin, en a fait l’expérience. Nous pensons qu’il en est de même avec le monde des idées, des modes de vie, et d’une voie telle que le yoga. Des méthodes, des façons de faire, des points de vue de diverses lignées sont mises en pratique tout juste découvertes avant d’avoir été assimilées. Bien souvent, une technique en remplace une autre avant même d’avoir eu une quelconque expérience.
La Spiritualité est-elle la religion ?
Spiritualité a la même origine que “ spire ”, tourbillon, depuis lequel nous trouvons spirite, spiritisme, spiritualité, spirituel… Le spiritualisme peut être défini comme une doctrine philosophique qui admet l’existence de l’esprit comme une réalité à la fois indépendante et liée au corps tant que la vie est manifestée.
Dans la démarche générale liée à la spiritualité, il existe une recherche du Divin, du Soi, du Moi profond, mot différent suivant chacun mais au sens identique. L’Homme au plus profond de lui-même est dans cette recherche du “ Divin en Soi ”, même si cette question reste simplement liée au “ pourquoi de la vie ”.
Naturellement, nous avons à parler de Religion, éventuellement à définir ce terme, souvent confondu avec spiritualité. La démarche de toute religion devrait être cette recherche du spirituel contenu dans les profondeurs de la conscience de tout adepte. Ce n’est pas toujours le cas.
La religion : comment la définir ? Faut-il faire le point ?
Nous prendrons la définition du dictionnaire Robert.
Õ de relegare : relier, mettre avec, se relier au Divin. Nous avons là un point commun avec spiritualité. Nous le verrons en abordant le yoga.
D’une façon plus classique et plus conventionnelle, nous adopterons la définition de C.G. Jung.
« La religion me semble être une attitude particulière de l’esprit humain, que l’on pourrait désigner, conformément à l’acceptation primitive du mot religio, en disant : c’est une attitude d’observation attentive et de considération minutieuse de certains facteurs dynamiques, jugés par l’homme comme étant des « puissances » : esprits, démons, dieux, lois, idées ou idéaux ou tels autres noms que l’homme a pu donner aux facteurs dont il a fait l’expérience dans son univers, et dont il a estimé qu’ils étaient soit suffisamment puissants, dangereux ou secourables pour leur accorder une considération attentive, soit assez grands, beaux et pleins de signification pour les adorer avec piété et les aimer. En anglais, on dit fréquemment de quelqu’un qui se passionne pour quelque entreprise : he is almost religiously devoted to his cause (il est presque religieusement dévoué à sa cause). William James, par exemple, remarque qu’un homme de science n’a souvent pas de croyance, mais que son tempérament est religieux.
Je tiens à préciser que par le mot religion, je n’entends pas une profession de foi déterminée. Néanmoins, il est exact que chaque confession se base, d’une part, à son origine sur une expérience directe du numinosum, puis d’autre part sur de la pistis, c’est-à-dire, sur de la fidélité (loyauté), sur de la foi et de la confiance à l’égard d’une expérience précise des faits « numineux » et de la modification de conscience qui en a résulté : la conversion de Paul en est un exemple frappant. On pourrait donc dire que l’expression « religion » désigne l’attitude particulière d’une conscience qui a été modifiée par l’expérience du numinosum. »[2]
La religion sous-entend un enseignement dogmatique, une hiérarchie de clergé… Nous savons tous ce que cela a pu donner comme inconvénients. Mais il existe aussi quelques avantages, ne serait-ce que celui d’éviter la déviation sectaire.
LE YOGA
Le yoga est donné en Inde comme un des six DARSHANA, six points de vue plus que philosophiques car chacun est une voie en soi, proposant les moyens ambitieux de conduire l’adepte vers la libération.
Les darshanas font équipe, si nous nous permettons cette expression, à deux. Le yoga est complété par le sâmkhya à la fois théorie mais aussi moyen d’accès vers cette libération.
Nous nous excusons auprès de notre lecteur ; les quelques définitions que nous donnerons ci-après sont peut-être connues de lui, mais nous nous adressons à tous.
La définition et l’étude étymologique du mot yoga, lui-même, est très proche de celle du mot religion. Leur origine linguistique est la même : relegare, relier, réunir, et d’une manière plus précise pour yoga : joug, moyen utilisé pour relier d’une manière indissociable les bœufs d’un attelage. On a souvent dit que le yoga visait à relier l’homme à lui-même, le relier à Dieu, au Divin, etc…
Yoga sous-entend également le moyen de parvenir à ce à quoi il vise, c’est la particularité même des darshanas.
Le plus ancien texte écrit sur le yoga date de la période 300 ans avant ou après Jésus-Christ. “ Les Aphorismes de Patanjali ” constituent la transmission à la fois la plus simple et aussi la plus précise de cette voie. Ce court texte d’aphorismes a sans cesse été commenté. Commentaires évoluant au fur et à mesure des époques et aussi des mentalités. Cette possibilité de commentaires adaptés à l’époque est le propre de toute tradition. On doit bien se garder de confondre tradition avec coutume : transmettre un enseignement universel pouvant être adapté à toute société, à toute époque est le propre d’une tradition.
Dans “ Les Aphorismes de Patanjali ”, il est dit que l’adepte doit choisir et s’adonner à sa propre religiosité, à sa “ ISHTA-DEVATÂ ”. Terme traduit par sa “ déité de prédilection”, en plus simple à son propre Dieu. Il nous est, par ailleurs, précisé que cela n’est même pas obligatoire et qu’ainsi l’agnostique peut aussi être un yogi.
Différents yogas pour satisfaire aux diverses mentalités, aux diverses qualités, et aux diverses recherches de chacun sont donc proposés. Nous les rappelons en nous permettant de ne pas les commenter ici.
division |
donnant la maîtrise sur |
conduisant au contrôle de |
Hatha-Yoga |
respiration |
corps physique et vitalité |
Laya-Yoga |
volonté |
pouvoirs de l'esprit |
Bhakti-Yoga |
amour |
pouvoirs d'amour divin |
Shakti-Yoga |
énergie |
forces énergétiques de la Nature |
Mantra-Yoga |
son |
pouvoirs de vibration des sons |
Yantra-Yoga |
forme |
pouvoirs des formes géométriques |
Dhyâna-Yoga |
pensée |
pouvoirs des processus de pensées |
Râja-Yoga |
méthode |
pouvoirs de discrimination |
Jnana-Yoga |
connaissance |
pouvoirs de l'intelligence |
Karma-Yoga |
activité |
pouvoirs de l'action |
Kundalinî-Yoga |
kundalinî |
pouvoirs des forces des nerfs psychiques |
Samâdha-Yoga |
le soi |
pouvoirs d'extase |
D’une manière générale, chacun au travers d’une présentation et d’une discipline différentes, propose à l’adepte d’accéder à la méditation et à partir de là, une découverte de soi.
Le Tantrisme ne doit pas être omis. Nous ne nous étendrons pas ici sur sa définition. Le Yoga de l’Énergie, d’essence tibétaine est aussi de source tantrique. Ne serait-ce que par les pratiques sur le corps de l’énergie qui y sont proposées.
Tantrisme et Hatha-Yoga sont si proches qu’ils se fondent et se confondent l’un l’autre. Nous avons défini spiritualité comme doctrine philosophique : le yoga, un des six darshanas propose cette doctrine philosophique. Il admet l’existence de l’esprit, esprit lié au corps, indissociable du corps. La doctrine philosophique du yoga est une doctrine pratique. La différence la plus flagrante est certainement la proposition d’une pratique objective permettant d’appliquer cette doctrine. C’est au travers des huit étapes que propose Patanjali que cette doctrine s’applique. Citons ces huit étapes, ou huit “ashtanga”[3] :
« 1) Yama, abstinence, refrènements au nombre de cinq :
a) ahimsâ, la non-violence : s'abstenir de toute violence sous tous les aspects possibles : pensée, parole, action. Provoquer de la souffrance à tout être vivant est le contraire de la loi du "Dharma".
b) satya,,la vérité, ne pas mentir, nous dit d'exprimer les choses telles qu'elles sont.
c) brahma-chârya, la chasteté, est le contrôle de l'émotion érotique. Ce point fait l'objet de controverses par les différents commentateurs. Résumons et cela est prétentieux, en disant que les facultés de jouissance doivent être orientées, déviées vers la connaissance et l'objet de dévotion. Le contrôle de la dépense énergétique nerveuse due à l'impulsion sexuelle est indispensable à toute réalisation spirituelle.
d) aparigraha , la pauvreté, est s'abstenir de posséder des biens et aussi le non-attachement aux biens.
e) astéya , ne pas voler, ne pas s'approprier le bien d'autrui, jusqu'à nous faire refuser tout cadeau, tout don.
2) Niyama, ce sont les cinq disciplines :
a) saucha, la propreté, la pureté, pureté extérieure, certes, maintenue à l'aide de bains, rituels, alimentation, etc... mais pureté intérieure, résultat des abstinences et refrènements précédents.
b) santosha, le contentement, permet de garder l'esprit libre et joyeux.
c) tapas ,les austérités, physiques, mentales ou encore verbales, permettent au mental de rester en silence, dans la joie et favorisent aussi la concentration.
d) svâdhyâya, l'étude de soi, vise à amener chacun à prendre conscience de sa vérité dans son être le plus intime.
e) îshvara-pranidhâna, la dévotion au Seigneur, consiste en l'abandon à son Dieu, autant en actes qu'en actions. C'est ce point qui a fait dire à certains commentateurs que le yoga était dans la dualité, alors que le sâmkhya était dans la NON-dualité.
3) Âsana, postures
Âsana signifie ce qui est de nature confortable. Les postures fortifient les résistances du corps. La recherche consiste à éliminer les réactions et les tensions physiques, jusqu'à ce que l'esprit soit lui-même dissous dans l'infini.
D'une manière succincte, nous pouvons dire que le but essentiel des âsanas est de reconstituer l'organisme depuis son système articulaire musculaire, nerveux, digestif jusqu'au mental. Les âsanas, mêmes simples, ont une action puissante sur tout le métabolisme, qu'il soit physique ou énergétique. Patanjali enseigne que la posture doit être stable et agréable (sthira-sukha) sans donner plus de détail.
Le nombre de postures théoriques possibles est traditionnellement fixé à 88 fois 100000. Sur celles-ci, 88 sont importantes ; 33 produisent un effet excellent et 2 sont accessibles à tous. Des livres classiques et anciens décrivent ces postures : Hathayoga-Pradîpikâ, Ghéranda-Samhitâ, quelques upanishads nous en décrivent plusieurs. (Il n’es pas utile de rappeler ici des exemples de pratiques corporelles, que vous trouverez par ailleurs).
4) Prânâyâma, traduit comme le contrôle de la respiration, est l'étude de la manière de respirer jusqu'à l'art de respirer.
La discipline du souffle permet de prendre conscience de prânâ (l'énergie). Depuis toujours, l'Inde a enseigné qu'il existe un lien étroit entre la respiration et les ambiances mentales, quelles qu'elles soient. En modifiant le rythme, le yogi expérimente des états de conscience variés et différents de ceux que l'homme connaît dans l'état de veille habituel.
Le prânâyâma n'est cependant pas un tout en soi. Il n'est qu'une des huit étapes de ce yoga, étapes qui visent, en étant intrinsèquement liées les unes aux autres, à l'unification de la conscience, la préparation à la méditation jusqu'à la contemplation.
Prânâyâma comporte trois temps :
a) pûraka, l'inspiration,
b) réchaka, l'expiration,
c) kumbhâka, la retenue du souffle, qui peut être intérieure ou extérieure. Ce temps de kumbhâka est le but même du prânâyâma. Il nécessite une pratique longue, méticuleuse, patiente, et prudente, car il ne consiste pas seulement en un entraînement à l'apnée. Il est au contraire comparé à un "calice", temps de purification, de prise de conscience de l'énergie (prânâ) propre à faire fonctionner l'ensemble de la machine humaine.
Les contrôles du souffle sont nombreux. Les descriptions tiennent compte de la durée, du rythme, de la localisation, du souffle léger ou profond, externe, interne ou encore absolu.
Tout dans le yoga est le résultat de l'expérience et de ce fait est graduellement réglé. Le yogi doit maîtriser âsana, les gestes ou mudrâs (nous en parlerons plus loin) pour pouvoir expérimenter l'art de respirer, les bandhas, contractions musculaires servant de verrous, protection dans la pratique de prânâyâma.
Il est décrit dans Hatha-Yoga-Pradîpikâ, neuf contrôles différents, préparatoires à l'art de respirer.
5) Pratyâhâra est dit le retrait des sens.
Nous en avons parlé précédemment, ainsi que des étapes suivantes, en parlant du Râja-Yoga ; nous les énumérerons donc seulement ici.
6) Dhâranâ, la concentration.
7) Dhyâna, la médiation.
8) Samâdhi, la contemplation ; extase pour certains commentateurs, "enstase" pour d'autres comme Mircéa Eliade ; étape que nous nous garderons bien sûr de commenter. » [4]
Huit étapes qui proposent pas moins que la découverte du Soi, du Divin, du moi Supérieur. Quel que soit le terme utilisé, il s’agit de la connaissance de Soi.
Le conditionnement de l’Homme Occidental lui fait confondre connaissance de Soi avec étude de Soi. Habitude, mauvaise habitude, nous pouvons même l’écrire, s’étudient d’une manière “ intellectuelle ”, “ raisonnée ”, mais rarement pragmatique, peu et quelquefois pas du tout par expérience.
Prenons à titre d’exemple “ Santosha ” le contentement. Il ne s’agit pas du tout de cultiver une fausse attitude de contentement sans expérience, mais de découvrir au plus profond de nous-mêmes comment Santosha, qui est plus que le contentement, peut nous être d’un intérêt particulier.
Il n’est pas question de confondre le yoga et plus particulièrement un yoga occidental, à caractère Hatha-Yoga et Karma-Yoga ou encore le Yoga de l’Énergie à une pratique et un comportement religieux quelconque. Nous avons désiré, ici, associer chacun à un constat et une réflexion : le yoga est une voie spirituelle pour le monde actuel. Nous conclurons maintenant.
CONCLUSION
Revenons sur le titre de notre article : “ Yoga, spiritualité du monde actuel ”. Nous n’avons pas l’intention d’élever le yoga à une religion. Cet objectif est loin de notre propos.
Notre monde actuel a besoin d’une voie spirituelle “ neutre ”. Le yoga n’est certes pas la seule voie, nous pensons au zen sous ses aspects méditations, une certaine vision et pratique des arts martiaux, bien d’autres encore. Nous pouvons côtoyer des personnes qui au travers d’une pratique religieuse ressentent la véritable joie de vivre, objectif de la pratique du yoga.
Le yoga a su, malgré tout, traverser de nombreux siècles, de nombreuses époques et ce qui est propre à toute Tradition, il a été et il est toujours d’époque. Ses enseignements sont suffisamment universels pour s’adapter et ainsi convenir. Bien entendu, nous pensons à un yoga pour Occidentaux, ni traditionnellement hindouiste, ni non plus complètement déformé, et n’ayant plus que le nom de yoga.
Certains auteurs ont pu écrire que le Yoga de l’Énergie était un syncrétisme de plusieurs voies. Nous n’avons pas à nous élever contre ce fait inexact.
Il peut être considéré comme syncrétisme si l’on voit l’adaptation occidentale qu’il a fallu ménager, mais il en est ainsi pour toutes les voies pratiquées en Occident. Les Indiens, eux-mêmes, sont à l’origine de ces diffusions et des adaptations culturelles. Quant à affirmer qu’il est un mélange, cette affirmation s’appuie que des faits inexacts (Nous avons pu le lire dans une revue récente, d’un auteur anonyme d’ailleurs, qui visiblement n’avait aucune connaissance de nos pratiques.
Dans notre prochain article, nous parlerons plus particulièrement du Yoga de l’Énergie.
Bonne et longue pratique à tous !
[1] « Problèmes de l’âme moderne », C.G. Jung, Éd. Buchet-Chastel.
[2] Psychologie et religion, C.G. Jung, éd. Buchet /Chastel.
[3] « Les premiers pas vers un yoga au quotidien, du stress à la joie de vivre », MJ et JP Laffez, Éd. Cariscript.
[4] Les premiers pas vers un yoga au quotidien, JP et MJ Laffez, Ed. Cariscript, collection « l’homme profond ».
L'ÉNERGIE ET SA CIRCULATION
La médecine chinoise et toutes les médecines orientales, reposent sur un principe commun à l'Inde et au Tibet la physiologie énergétique. Cette découverte a permis de mettre au point l'ensemble de la médecine orientale énergétique : acupuncture, massages, alimentation, gymnastique, psychologie, habitat…
Les anciens maîtres en énergétique ont codifié cette connaissance par de nombreuses observations.
Selon George Soulié de Morant :
1°) La reconnaissance répétée de points devenant douloureux et actifs en cas de troubles organiques.
2°) Des lignes reliant certains de ces points : méridiens ou nadis .
3°) L'observation quand un méridien est excité d'une sensation de passage "d'un quelque chose" toujours dans le même sens.
4°) La sensation d'un passage, d'un trajet à l'autre.
5°) Quelquefois, l'observation d'une intensité régulière dans certains méridiens suivant les heures de la journée.
Toutes ces observations venant en dehors des circulations liquidiennes physiologiques sang, lymphe.
L'ordre dans lequel le courant d'énergie parcourt tous les méridiens les uns après les autres, est précis et déterminé, avec des moments de maximum, de pléthore, et de moments de minimum, de vide. Ainsi, nous trouvons une circulation de l’énergie dans douze méridiens, suivant un rythme de douze fois deux heures. Nous retrouvons ce chiffre douze dans la représentation des douze pétales de Anâhata chakra, centre énergétique distributeur de l’énergie dans l’ensemble du corps.
Schéma d’Anâhata chakra
La vitesse de l'énergie est décrite dans un texte classique, Nei-Tsing. L'énergie passe le cercle des méridiens cinquante fois en 24 heures, ou si l'on préfère, suivant une révolution solaire (ou de la terre autour d'elle-même).
Un savant calcul mathématique permet d'établir la vitesse linéaire du passage de l'énergie à travers le corps. Ceci n'est pas d'une grande importance pour notre étude. On peut cependant constater que la respiration est liée à ce mouvement.
L'influence des astres est également à prendre en considération. L'homme microcosme est indissociable de l'univers, macrocosme.
Il existe des rapports pendant un parcours : vitesse, lieu, emplacement du soleil dans le ciel...
Le rapport entre microcosme et macrocosme est défini avec précision. Ainsi,
"Le tour du ciel est de vingt-huit constellations, dont chacune a 36 divisions (28 x 36 = 1.008 divisions célestes).
"Pendant que le soleil parcourt ces 28 constellations, l'énergie de l'homme parcourt, elle aussi, un tour de 1.008 divisions. (28 méridiens x 36y).
"En effet, les vaisseaux des méridiens (tsing mo) des humains, en haut et en bas, à droite et à gauche, devant et derrière, sont au nombre de vingt-huit (6 yang + 6 yinn à droite et à gauche = 12 X 2 = 24 méridiens X 2 lignes médianes parcourues deux fois = 4 = 28).
"Le tour ainsi fait dans le corps est de seize tchang deux pieds (soit mille six cent vingt pouces d'environ deux cent. et demi) et répond aux 28 constellations.
"Un jour et une nuit sont divisés en cent "kro", pendant lesquels l'eau (de la clepsydre) s'écoule (24 h. : 100 kro donnent un kro = 14 minutes 24 secondes).
"Or, chaque fois que les humains inspirent de l'air, leurs pouls battent deux fois et l'énergie avance de trois pouces (environ sept cent. et demi). Et chaque fois qu'ils inspirent de l'air, leurs pouls battent deux fois et l'énergie a progressé de trois pouces. Inspiration et expiration étant apaisées, l'énergie a donc avancé de six pouces (environ quinze cent.).
"Après dix fois, l'énergie a progressé de six pieds, et le soleil s'est avancé de deux divisions...
"L'énergie qui circule revient après avoir communiqué au centre.
"Elle a fait un tour complet dans le corps pendant que l'eau (de la clepsydre) est tombée de deux kro (28 minutes 48 secondes) ; et que le soleil s'est avancé de vingt-cinq divisions (sur 1.008). Il y a eu deux cent soixante-dix respirations. L'énergie a parcouru seize tchang deux pieds (1.620 pouces et 2 cent. 1/2 = 40 mètres)."
"En treize mille respirations, l'énergie a parcouru cinquante étapes (ing) ; l'eau est tombée de cent "kro" ; le soleil a parcouru les 28 constellations ; l'énergie a parcouru huit cent-dix tchang (soit 81.000 pouces. Or, 1.620 x 50 = 81.000)."
Il semble que ces textes antiques aient subit quelques erreurs dans la transmission. Il n'est malheureusement pas indiqué par quelles expériences il a été constaté que l'énergie revenait à son point de départ en 28 minutes 48 secondes.
Le Nei Tsing lui-même souligne les difficultés des observations :
"Le livre dit :
(Ta Tch. II, p.27 v) : "L'énergie du yong (yinn, sang) circulant dans les méridiens fait le tour du corps en cinquante étapes (tou) sans distinctions de jour et de nuit. Arrivée à l'aube elle se réunit avec l'énergie oé (énergie iang) dans le méridien des poumons (cheou traé inn).
"L'énergie oé circule en dehors des vaisseaux (méridiens). Pendant le jour elle circule dans 25 étapes yang, et, pendant la nuit, dans 25 étapes yinn, pour se réunir à l'aube avec l'énergie yong (yinn) dans le méridien des poumons (cheou traé yinn).
"Ainsi l'énergie oé qui circule distingue seulement entre jour et nuit. Je n'ai pas entendu dire qu'elle distinguait entre haut et bas. Homme et femme, organes-trésor et organes-atelier, pour l'énergie et le sang qui vont et viennent, ne sont pas habituellement différents. Aujourd’hui, pour distinguer entre matin et soir, sur quoi s'appuie-t-on ? Cependant ce texte est admis par les gens de nos jours ; c'est pourquoi il est enregistré afin d'être discuté par ceux qui le verront". (G. Soulié de Morant)
L'ÉNERGIE VITALE
Il existe en chaque personne un "quelque chose", une énergie, que nous appelons force vitale, vitalité et qui anime les fonctions de la vie. Si cette force vitale faiblit, nous nous ressentons affaiblis ; notre résistance décline, toute activité devient difficile. Si cette force vitale disparaît d'une partie du corps, celle-ci meurt. Les éléments structurels les plus élémentaires disparaissent. Si cette énergie disparaît complètement, il s'ensuit la mort physique.
Hannemann, dans son "organon" le signale. Carton, dans ses études, le confirme. Chacun a fait l'observation de cette force vitale, de cette énergie, et plus précisément, le corps de l'énergie, qui non seulement anime la structure physique, mais est le lieu d'échange avec le corps du mental.
L'énergie vivante n'est donc pas seulement liée aux constituants chimiques du corps, elle est leur vie, tout en étant indépendante. Ainsi, nous pouvons simplifier en disant que l'énergie est la vie. La vie est la force qui ne peut se transmettre que d'un être vivant à l'autre. Elle distingue la matière animée de la matière inerte, la vie de la mort.
Nous pouvons distinguer l'énergie active de l'énergie latente, mais ceci n'étant qu'illusoire, car l'énergie, comme la vie, ne peut s'appréhender que par ses manifestations. Un proverbe chinois illustre ceci ; il dit
"que le pouvoir n'existe qu'à la condition d’être exercé".
Preuves et mesure de l'énergie
Faut-il inventer des instruments spéciaux pour mesurer l'énergie vitale ? Il est vrai que de nombreux appareils ont été inventés, d'autres le seront encore. Ils ne parviennent qu'à mesurer d'une manière incomplète les manifestations de l'énergie. Ils n'en mesurent que les manifestations. Mesures d'autant plus aléatoires que les manifestations de l'énergie peuvent être modifiées par de nombreux facteurs : repas, repos, fatigue, émotivité, climat, etc... Sans sous-estimer l’effet produit par l’expérimentation sur l’expérimenté.
La relativité de l'énergie
L'énergie est considérée comme ne pouvant jamais, ni se perdre, ni se créer. Elle est unique, et ne peut se constater que lorsqu'elle se polarise : Yinn et Yang, Tha et Ha, etc...
L'observation a permis de préciser que l'énergie peut se manifester sous de nombreuses formes : celles en dehors de l'Être Humain, celles propres à l'Être Humain : énergie psychique, pensées, sentiments, sexualité, magnétisme...
L'Extrême-Orient enseigne que le corps dans son ensemble est le lieu des mouvements de l'énergie, suivant des polarités bien déterminées : Yinn, Yang suivant la face du corps, le côté, le niveau... Le radiestésiste est sensible aux mouvements de l'énergie. Le corps peut très bien être plus ou moins phosphorescent, lumineux. On doit admettre certains faits même s'ils nous paraissent irrationnels. Chacun a pu constater que des étincelles peuvaient être perçues chez certaines personnes quand elles se peignent, manifestation d'une énergie appelée électricité statique.
Toutes les cellules du corps maintiennent une différence de potentiel électrique entre le côté interne et le côté externe de leurs membranes. Quand la cellule meurt, cette différence disparaît. Quand il y a activité de la cellule, il y a manifestation d'une courant d'activité. Chaque excitation d'une cellule, pas seulement nerveuse, provoque une décharge suivie d'un temps de repos pendant lequel la cellule se recharge.
On peut ainsi mesurer les effets de l'énergie soit par la mesure électrique, ou encore par les effets caloriques, de mouvements, de forces.
Ainsi, la chaleur du corps est une manifestation de l'énergie ; elle dépend de plusieurs facteurs.
1°) L'énergie provenant de la digestion. Les aliments ont un pouvoir calorigène qui leur est propre. Cet apport est indispensable à la vie. Le centre de la thermorégulation se situe dans l'hypothalamus, centre nerveux de commande du système neurovégétatif et endocrinien. La transpiration est un phénomène régulateur de l'hyperthermie ; bien d'autres phénomènes entrent en jeu.
2°) La respiration est un facteur indispensable à la régulation de la chaleur interne. L'air, en passant dans les poumons et surtout dans les cellules, permet une combustion comparable à celle de tout matériau combustible. Ce feu s'allume au moment où l'enfant se met à respirer à la naissance, bien qu’une respiration tissulaire existe déjà. Elle existait dans les deux cellules génitales. Tous les organismes se comportent comme des foyers thermiques.
3°) La chaleur peut enfin avoir des causes internes. Citons comme exemple la chaleur envahissant le corps à l'excitation sexuelle : combustion intense ayant une origine à la fois endocrinienne et psychique, reliée au système nerveux sympathique.
Pour résumer, nous pouvons considérer que les trois sources de chaleurs, manifestations primordiales de l'énergie, sont d'origines alimentaire, respiratoire et hormonale sexuelle. Cette énergie calorique est distribuée par un méridien particulier appelé trois réchauffeurs. Nous verrons que ces trois fonctions sont liées également au vaisseau antérieur (conception).
Signalons que la chaleur de la fièvre est une décharge, une élimination, que le froid du corps est en général considéré comme un manque d'énergie, et que dans certains cas, il s'agit d'une énergie froide et non pas d'une absence d'énergie. Cette énergie doit être respectée en remettant du chaud ou du froid. Elle laisse une grande fatigue, preuve de la dépense énergétique faite. C'est le froid " jusqu'aux os " ressenti dans certaines conditions non justifiées par une cause décelable.
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Bibliographie
L'Acupuncture Chinoise, George Soulié de Morant, Éd. Maloine.
Traité de médecine, d'alimentation et d'hygiène naturiste, Dr Paul Carton, Éd. Le François.
Étude instrumentale des techniques du yoga - Dr Thérèse BROSSE, Ed. Maisonneuve
Conscience-énergie, structure de l'Homme et de l'Univers Dr Thérèse BROSSE, Éd. Présence.
LA DÉTENTE ÉNERGÉTIQUE
Jean-Pierre Laffez
Détente et relaxation sont-elles si différentes l’une de l’autre ?
Sont-elles identiques ?
Chacun sait ou pense savoir ce que l’on peut vouloir dire par relaxation et par détente. Dans l’opinion publique, il est malgré tout, fait une différence. On se détend un instant, au mieux quelques instants, tandis que l’on prend le temps de se relaxer. Pour le public un peu plus averti, une séance de relaxation est un moment pendant lequel l’exercice est dirigé pour mener vers un état de mieux être.
Les techniques de relaxation sont ainsi devenues nombreuses. Elles ont la particularité, d’une façon générale, d’utiliser plus ou moins certes, des sujétions amenant le pratiquant à l’expérience d’une ambiance résultant d’une induction mentale comme “ vous êtes lourd, vous êtes léger ! Vous avez chaud, vous avez froid ” ! etc... Les techniques plus sophistiquées utilisent une succession d’images mentales symboliques visant à éveiller des ressentis du plus profond de l’inconscient. Nous posons la question de l’utilité, de la véracité de l’expérience, voir de l’absence de danger, d’induire ainsi des images, de diriger en quelque sorte le cheminement de l’inconscient d’un sujet. Un des buts des pratiques de yoga est certainement d’amener l’expérience vers la découverte d’un état de témoin. État de témoin qui commence par celui de sa respiration, puis petit à petit de son corps, et, au fur et à mesure de la progression, des “fluctuations du mental ”, et peut-être plus tard celle de son inconscient. Mais en fait ce n’est pas le but, mais des moments de “passage ”.
Il est vrai qu’au travers de pratique de détente très profonde, vécue comme un témoin, le pratiquant fait l’expérience d’un corps lourd, d’un corps léger, de sensation de chaleur, de froid ; l’expérience de “voir” son squelette…, d’images mentales …etc.
Limitons ici notre énumération , elle serait bien sûr sans fin ; tout cela pour bien signifier qu’il y a erreur à suggérer une ambiance. Elle ne sera pas vraie, elle ne sera pas une expérience personnelle, et le pratiquant sera passé à côté d’un état de témoin intéressant pour lui.
Nous ne pouvons pas dans ce long préambule laisser de côté la technique connue sous le nom de Yoganidrâ. Technique intéressante qui à l’origine était transmise uniquement à titre individuel, de maître à disciple. Entrant dans le cadre du très vaste Râja-Yoga, elle est d’une pratique tout à fait différente de ce que nous observons la plupart du temps ici et là. Yoganidrâ a été d’une manière semble-t-il heureuse, utilisée pour mettre au point la sophrologie. Remarquons au passage que le Professeur Caycedo a nommé d’une façon très différente la technique qu’il a mise au point.
Dans la technique du Yoga de l’Énergie, les degrés de détente sont nombreux et progressifs.
Il est, bien entendu, nécessaire pour que l’énergie circule au mieux, que le corps soit détendu. La pratique des postures, mobilisation du corps dans les trois axes de l’espace contribue à cette circulation. L’utilisation de la respiration, vécue comme un témoin, contribue à cette meilleure circulation.
La détente est donc l’obtention d’une ambiance, résultat d’une pratique progressive conduisant à un état d’hypo-vigilance mesurable. Elle est l’aboutissement d’une pratique et non pas d’un désir, ou d’une volonté d’obtenir une ambiance de calme plus ou moins profond.
La pratique de la détente fait encore actuellement la renommée du yoga. Il est vrai que nos contemporains sont de plus en plus stressés. Nous pouvons donc leur rendre service avec des techniques issues du yoga. Nous leur rendrons plus service encore en introduisant petit à petit les autres points du yoga.
Le yoga offre à chacun une multitude de “portes d’entrée”. Qui la posture, qui la respiration, qui la détente, qui la méditation. À l’enseignant ensuite de faire découvrir à son élève qu’il ne peut que tirer un plus grand bénéfice en ajoutant le reste du yoga à sa pratique personnelle.
Il nous est souvent demandé de préciser la “relaxation” dans le Yoga de l’Énergie. Mettons-nous d’accord sur nos expressions et le terme de relaxation, il s’agit de détente.
La relaxation est officiellement une pratique médicale. Elle suit plusieurs grandes lignes à partir desquelles elle est plus ou moins heureusement organisée !
Nous éviterons donc de parler de relaxation, laissant ce terme à ces techniques plus précises, plus médicales.
La détente énergétique dans le Yoga de l’Énergie
Détente comme relaxation visent non seulement le corps physique ou le corps du mental, mais bien les deux. Il est à peu près aisé de comprendre ce que l’on entend par détente du corps, mais c’est beaucoup plus difficile de faire comprendre ce qu’est la “détente du mental ”. Depuis bien longtemps, nous entendons dire autour de nous : je n’arrive pas à “détendre mon mental”. Bien entendu, il n’est pas possible, comme cela sur commande, de “détendre son mental ”. Même si c’est rapide pour quelqu’un d’entraîné. La détente du mental résulte d’une technique, d’une mise en place, d’une façon de faire. En général, cette façon de faire, passe par la respiration, et bien souvent l’utilisation d’un support fixant le mental. L’utilisation de cette même respiration comme support, la mise en place de gestes conscients complètent cette pratique.
La respiration est le premier lien avec le corps de l’énergie, Prânamaya-kosha. Le corps de l’énergie est ce lien intermédiaire entre le corps physique et le corps mental ; agir sur ce corps, réguler son fonctionnement, permet progressivement d’harmoniser et de détendre le corps physique et le corps mental.
Nous ne nous étendrons pas ici sur ce rôle du corps de l’énergie, mais ceci explique en partie la confusion faite entre chakras, endocrines, plexus, émotions, fonctions psychologiques variées, etc...
Douze schémas de pratique et d’enseignement
Pour répondre à la demande régulière d’enseignants de Yoga de l’Énergie, nous donnerons ci-dessous un premier schéma progressif de “détente énergétique”.
Il ne s’agit que de schémas, donc de points pouvant, et même, devant être adaptés au cas par cas.
Pourquoi des schémas ? À la fois pour laisser libre cours à chaque enseignant de les adapter à son groupe ; à la fois pour ne pas encadrer d’une manière rigide une pratique qui se doit de rester en quelque sorte vivante.
Comment les utiliser ? Ils ne sont que des indications, cependant nous les avons expérimentés de nombreuse fois. Ils s’adressent, bien entendu, à de petits groupes, et ne s’entendent que pour des personnes s’engageant à suivre l’ensemble des cours. Il y aurait certainement des inconvénients à laisser un pratiquant sans expérience, commencer en cours de route ; inconvénients, certes sans danger, mais le laissant découragé à cause des difficultés qu’il pourrait trouver pour “suivre”.
L’un des objectifs à maintenir est de donner à chacun le moyen de pratiquer seul.
Nous ne développerons pas chaque point de nos schémas, pour permettre ensuite à chacun de personnaliser avec sa propre expérience, sa propre pédagogie.
Insistons cependant, pour recommander à l’enseignant de ne pas être “suggestif”.
Premier cours
Sentir
Sentir est le premier point à mettre en place. Non pas d’une manière intellectuelle, mais d’une façon beaucoup plus simple, au travers des sensations, notamment des sensations de contact, qui surgissent, tranquillement allongé, sur un tapis. Il est important pour l’élève, qui est sans doute, à son premier cours, d’avoir l’occasion de mobiliser son mental et aussi de déjà développer son attention à l’aide d’un support.
Respirer calmement, longuement — utiliser le regard intérieur
C’est le temps de prise de conscience du souffle, bien connu des pratiquants du Yoga de l’Énergie, sans aucune intervention sur le mouvement propre de cette respiration. Les moyens sont nombreux ; volontairement, nous ne les citerons pas ici,.
Le geste conscient
Moment important, principe bien connu des pratiquants du Yoga de l’Énergie. Il doit, dans le cadre du but recherché, rester le plus simple possible. C’est l’occasion pour le pratiquant de mobiliser son attention, sans être tenu de s’en rendre compte, et d’être “volontariste”.
Le lien entre corps et mental
Il ne s’agit pas d’une explication théorique, mais bien de faire ressentir à l’élève, que par exemple, si son visage se détend, il ressent une détente dans son mental. Les exercices sont nombreux.
Le sens du toucher
Il est déjà sollicité par les pratiques précédentes ; le travailler un peu plus, par exemple avec un contact précis intense avec une partie du corps (mains, pieds, visage...).
La respiration étagée
Elle est ressentie en utilisant le regard intérieur. Il peut être utile de faire travailler l’expiration d’une manière active.
La respiration relaxante
Moyen aisé d’aller dans une détente profonde. Elle est aussi “la respiration barattée”. Poumons pleins, il s’agit, avec quelques mouvements de va-et-vient, de rentrer et de ressortir l’abdomen pour expirer dans un long soupir, et ensuite “laisser faire la nature”. Cette respiration peut être reprise, en tout trois ou quatre fois, mais avec un temps indispensable de repos entre chacun.
Nous l’avons décrite plus longuement par ailleurs, notamment dans notre ouvrage “ Du stress à la joie de vivre ” (Ed. Cariscript). Physiologiquement, son effet sur le système neurovégétatif a été démontré.
C’est le premier exercice que l’élève peut reprendre chez lui entre les séances. Sans danger, il peut être repris par tous.
Commentaire aux élèves — définir l’objet des 10 séances
Dans ce premier cours, rappelons que nous proposons des pistes de travail à la demande de plusieurs pratiquants et enseignants. En ce qui nous concerne, nous exposons après un court temps de silence, dans une première séance, l’objet que nous proposons dans ces dix cours : le yoga est une voie conduisant à la méditation, et nous proposons pour y accéder de développer notre attention, de découvrir les divers plans qui nous composent. C’est une voie uniquement pragmatique, pour satisfaire ces divers buts ; il s’emploie à développer l’attention et à favoriser au mieux la circulation de l’énergie.
Deuxième cours
Sentir son corps et le monde extérieur :
Une pédagogie se veut d’être à la fois répétitive et progressive. Nous ne détaillerons pas à chaque fois, chacun de nos points, car ils reprennent ce qui est écrit précédemment.
Ajouter donc un ressenti du monde extérieur avec l’un ou l’autre des sens : la manière la plus aisée étant, ou l’écoute, ou le toucher.
La respiration naturelle — Bien vider
Une cage thoracique vide appelle d’elle-même et spontanément une inspiration naturelle. Si cette expiration est par exemple plutôt basse, elle appellera une inspiration de la même région, abdominale dans notre exemple.
Il faut bien sûr, toujours entraîner et réentraîner le regard intérieur.
Le geste conscient (II)
Nous avons mis (II) car la pratique reste la même, mais il est important d’éviter la monotonie, autant que les complications. La pratique peut être différente, mais doit rester aisée.
Le regard intérieur
Il fait, dans ce deuxième cours, l’objet d’une étude pratique un peu plus fouillée. La mise en mouvement de ce regard intérieur dans l’ensemble de l’ambiance interne ne peut qu’amener à une compréhension de cet “indriya”.
Les trois centres
Il s’agit de faire prendre conscience des trois centres - il s’agit de la tête, de l’abdomen et du thorax - et des trois respirations qui y sont liées : abdominale, thoracique et sous-claviculaire. Ceci avec le regard intérieur.
Il est intéressant de reprendre, pour terminer, la respiration relaxante.
Commentaire aux élèves
Définir l’importance de la respiration.
Définir le travail pratique à mettre en place : où, quand, comment…
Préciser le point commun entre les yogas et les autres méthodes traditionnelles.
Définir l’importance de la respiration, seule fonction volontaire mais aussi involontaire. L’importance du nez et de son utilisation dans la respiration.
Troisième cours
Sentir son corps et enchaîner avec le geste conscient
Le mouvement doit rester simple. Le pratiquant doit se rendre compte que la pratique qu’il est en train de mettre en place peut s’appliquer, et doit déboucher, sur une même prise de conscience de son corps dans le mouvement.
Lui faire observer à la fois qu’il n’est pas profitable d’agir d’une manière désordonnée, mais qu’au contraire, il doit moduler chacun de ses gestes, les coordonner dans la fluidité.
Le souffle, le regard intérieur
Reprenant l’acquis des précédents cours, lui faire découvrir les plans de l’énergie qui le composent.
Les trois centres
Lui faire ressentir que le thorax est bien le centre de sa respiration, de son corps et aussi de sa personnalité.
Le point source
Il s’agit d’amener l’élève à une prise de conscience, et non pas lui faire un exposé intellectuel. L’enseignant doit avoir lui-même maîtrisé la prise de conscience de ce lieu, pour faire passer l’enseignement.
Diffuser la pensée à l’aide du souffle — Faire circuler prâna dans le corps
N’abordez pas encore, nous ne sommes qu’au troisième cours, la respiration méridienne.
Faites simplement circuler la pensée, au travers du corps, d’un hémi-corps, des bras, des jambes... depuis l’épaule (ou la hanche), à travers tous les membres...
Commentaire aux élèves
Pourquoi relaxation énergétique ?
Qu’est-ce que l’énergie ?
Les cinq corps (ou Koshas) et le corps de l’énergie (prânamaya-kosha) et son rôle : accès aux plans physique, mental et spirituel. Ceci bien entendu d’une manière très simple.
Quatrème cours
Notre commentaire sera ici plus court. Nous reprenons les points précédents et la créativité de l’enseignant doit “faire le reste”.
Se calmer, se détendre. Apprendre à sentir son corps comme un témoin
Ayant pris conscience que l’on “est au point source”, il s’agit par exemple de laisser venir une sensation d’un point quelconque de son corps et partant de ce lieu, de détendre la pensée dans tout le corps.
Les gestes conscients
Le regard intérieur et le point source
L’ambiance frontale
Nous sommes au quatrième cours. La prise de conscience de l’ambiance frontale bien que non proposée précédemment a peut-être été déjà appréhendée. La prise de conscience de l’ambiance frontale est un moyen aisé de stabiliser le mental seul but actuel de notre pratiquant.
Faire “circuler” dans la croix de St André
Exercice classique que nous ne décrirons pas ici.
L’intérêt d’une détente est, qu’à un certain moment, elle devient “dynamique”. Nous avons dans ce schéma proposé les gestes conscients et la croix de St André. Peut-être sera-t-il nécessaire de préparer et de détendre les épaules, la colonne vertébrale et les hanches pour cette posture importante qu’est la croix de St André.
Commentaire aux élèves
Apportez ici vos commentaires sur le sommeil, l’organisation de la nuit : où, quand, comment. Rééduquer sa nuit, est-ce possible ?
Les rythmes. Le sommeil est un état comme les autres. État important : 1/3 de la vie est livrée au sommeil. Le sommeil et sa durée : une affaire très personnelle (voir Yoga-Énergie N°63, “l’organisation de la nuit”).
Cinquième cours
- Sentir son corps — Greffer un geste sur le souffle.
- Approfondir le geste conscient jusqu’au “geste pur”.
- Application du geste dans un mouvement, plus organisé : bras + jambes par exemple.
- Les trois étages de la respiration.
- Importance de la respiration abdominale.
- Aborder les couleurs.
- Pratiquer une qualification de l’ambiance à l’aide du gris fumeux.
Commentaire aux élèves
Pourquoi les couleurs ? Couleurs : symbolique et réalité de l’ambiance.
Des couleurs aux minéraux, aux vêtements, etc...
Sixième cours
Se calmer — s’étirer
Il est important d’introduire dans l’ensemble de cette pratique, un programme d’exercices simples d’étirements de tout le corps en étant couché.
La pratique de la détente est beaucoup plus efficace lorsqu’elle s’applique après un étirement de tous les tissus du corps et notamment du fascia dans son ensemble. Nous mettons toutes nos tensions, qu’elles soient physiques ou mentales dans tout notre corps.
Se détendre par le souffle, et sentir par “tension - détente” la qualité de la détente
Il s’agit de faire pratiquer cet exercice bien connu des méthodes de relaxation : tendre au maximum une partie du corps pour ensuite détendre au maximum.
L’exercice doit être synchronisé avec la respiration. La respiration reste, rappelons-le, consciente mais non volontaire. Il est utile d’utiliser le soupir au moment de la détente. Contracter dans l’inspir, maintenir dans une suspension de souffle acceptable, et détendre ensuite sur un soupir.
Le point source, l’ambiance frontale, les centres importants
Aborder, d’une manière progressive, la pensée dans sa forme comme nous l’avons décrit dans le “Vocabulaire du Yoga de l’Énergie ”.
Les couleurs
Reprendre le gris fumeux et ajouter le blanc lumineux.
Commentaire aux élèves
Sommeil et rêves. Nous en avons parlé dans un article de Yoga-Énergie N°63, “l’organisation de la nuit”. Nous insistons sur l’intérêt de la tenue d’un cahier des rêves mais aussi sur l’importance de ne pas chercher à commenter ces rêves. Le fait de les écrire amène à une collaboration efficace du subconscient.
Septième cours
Sentir son corps
Aller dans la détente la plus profonde
Ceci en partant du point précèdent. Le pratiquant doit comprendre à l’aide de son ressenti qu’il laisse s’en aller les tensions qui sont là dans son corps.
Les étirements — “ tension-détente”
C’est une reprise approfondie, sur le dos, d’une manière aisée et facilitée, des exercices précédents, avec des variantes.
Sentir le lien mental-visage — comprendre ainsi le lien entre les deux
Couleurs
Le blanc, le gris, le bleu, le jaune.
Travailler l’état de témoin
Bien entendu d’une manière ressentie, et depuis le point source
Commencer par le souffle, puis le corps, entier ou par zone, et les pensées issues du mental.
Commentaire aux élèves
Un travail sur les rêves : les noter sans les interpréter.
L’imagination : définition. Intérêts et inconvénients.
La visualisation sa différence avec l’imagination, intérêts et inconvénients.
Huitième cours
Détente assise
“Tension - détente- souffle”.
Changer de position.
Faire l’expérience à un moment ou à un autre, que les exercices les plus simples étudiés depuis le début peuvent se faire assis.
Regard intérieur et écoute respiratoire
Nous introduisons seulement maintenant l’écoute respiratoire. Bien entendu, elle est subtile et ne concerne pas un son glottique. Faire prendre conscience de ce son naturel en se bouchant les oreilles à l’aide des médius, et écouter ce son. Dans un second temps, écouter toujours ce son, sans l’aide des doigts.
La zone olfactive
Préparation à la fois, à une prise de conscience de cet indriya, et aussi à la respiration pranique.
Croix de St André
Croix de st André et ambiance
Sentir les modifications d’ambiance suivant la fonction du regard physique et intérieur ; reprendre par la même occasion les couleurs : blanc, gris fumeux et jaune.
La pensée positive
Ressentir à la fois son intérêt et son risque si l’on est trop rapide dans la mise en place. Il est indispensable de bien travailler l’état de témoin ; le faire au travers une prise de conscience, par exemple, d’Âjnâ, de son ambiance dynamique, et diffuser cette ambiance dans l’ambiance interne.
Couleurs
Blanc, gris fumeux, jaune et bleu. Nous l’avons dit précédemment.
Commentaire aux élèves
Le lien entre ce travail et le yoga.
Information sur le yoga et sa vastitude :
Patanjali,
Bhagavad-Gîtâ,
Yoga dans la vie quotidienne,
oga, voie d’évolution spirituelle, ...
Quelques données psychologiques :
Projection,
Jugement,
Recentrage,
Geste dans la vie quotidienne,
Analyse des transactions avec les autres.
Neuvième cours
Se détendre dans d’autres positions
Avant de passer sur le dos, ou en assise (pour essayer !), étudier par exemple : fœtus, Croix de St André, équilibre simple, ...
Aller seul dans la détente de plus en plus profondément
Par exemple, en ayant conscience du point source, ressentir que l’on peut laisser venir à soi depuis n’importe quelle partie de son corps “ la sensation qui vient” (voir cours n° V) et partant de là, diriger soi-même une prise de conscience globale de son corps.
L’ambiance
L’ambiance frontale, les trois centres principaux : ventre, poitrine, tête ;
Le corps dans son espace.
Le trajet de l’énergie, et surtout les sept centres.
Ressentir le rôle de la suggestion dans une détente,
En déduire à la fois l’intérêt mais aussi le risque,
Déduire aussi l’importance de développer l’état de témoin.
Couleurs
Blanc, gris fumeux, jaune, bleu.
Commentaire aux élèves
Appliquer ce travail dans la vie quotidienne.
Pensée positive.
Analyse de transaction.
Le temps d’auto - observation quotidienne.
La méditation.
L’importance de la pause quotidienne.
Dixième cours
Se détendre dans diverses positions
Application des deux cours précédents. Ajouter une conscience des Koshas sentis.
Mobiliser les cinq sens
Découvrir la concentration et le développement de l’attention. En déduire l’importance de l’état de témoin.
Les centres et les couleurs
Blanc, gris, jaune, bleu et vert
Les sept centres
Bien entendu, il ne s’agit que d’une sensibilisation. Nous ne pouvons pas prétendre après neuf cours (nous sommes au dixième !) faire ressentir à l’élève l’ambiance du complexe chakrique ajoutée à une pratique sur les couleurs.
Gardons-nous d’encombrer le mental déjà chargé d’un élève, par des pratiques encore difficiles et, qui deviendraient vite perturbantes.
Commentaire aux élèves
Il s’agit d’une conclusion pour les élèves arrivés à leur dixième cours.
Reprise sur les rêves, les couleurs, l’importance de l’entraînement du corps. La relaxation énergétique devrait conduire votre élève à un yoga plus complet, visant non seulement le corps et son entraînement, mais aussi une appréhension de la méditation.
Conclusion
Nous avons eu l’occasion de constater que certains enseignants de yoga de l’énergie ajoutaient des techniques standardisées de Yoganidrâ. Pourquoi pas ? Nous ne pouvons être contre, ni pour non plus ! ... Nous nous expliquons, bien entendu. Dans la technique du Yoga de l’Énergie, tout est présent et tout existe, à condition toutefois, de chercher et de pratiquer. Quand nous disons chercher, c’est avec la conviction du chercheur, profitant des “découvertes” faites par d’autres, et ajoutant à la longue marche de l’évolution ses propres bornes. Nous n’avons pas non plus à “standardiser” notre technique. Nous pouvons utiliser les découvertes faites par nos prédécesseurs, ceci consiste à respecter les jalons qu’ils nous ont placés, ceci consiste à respecter la tradition, qui dans notre idée n’est pas une voie figée une fois pour toutes. Les schémas que nous avons présentés sont donc ce fil que chacun peut suivre, mais en y mettant son ressenti dans l’enseignement qu’il dispense.
Nous ne devons pas réduire le yoga à l’un de ses aspects. Suivant la personnalité de chaque enseignant, un ou quelques aspects sont toujours plus prépondérants dans son enseignement.
Le yoga de l’énergie ne consiste pas seulement à tourner la main dans un sens, puis dans l’autre, ou encore à lever tranquillement le bras un jour et l’autre le lendemain. Le Yoga de l’Énergie c’est aussi l’enchaînement des Mouvements Préliminaires, ceux de Naropa, c’est aussi le prânâyâma et la pratique des postures. C’est aussi l’approche de la méditation après une longue étude de la concentration. C’est aussi les détentes que nous venons de définir dans cet article. Mais c’est aussi, bien sûr, ne mobiliser qu’un bras, mais en étant complètement absorbé dans ce geste en harmonie avec la respiration.
Peut-être, trouverez-vous ces cours décrits d’une façon trop succincte ? Nous rappelons que cet exposé s’adresse à des enseignants de yoga ou à des pratiquants déjà avertis de la technique du Yoga de l’Énergie. Nous nous proposons de revenir sur le sujet si vous y trouvez quelque intérêt, en détaillant plus particulièrement l’une ou l’autre de ces fiches.
Bonne pratique.
Programme détaillé dans le livre (peut être commandé par internet), « Un pas vers la méditation – Détente – Attention – concentration » - Marie-Jeanne Laffez et Jean-Pierre laffez -
L’ENSEIGNEMENT DU YOGA DE L’ENERGIE
Le Yoga de l’énergie est un Hatha-Yoga complet et progressif, particulièrement adapté aux Occidentaux. Il accorde une grande importance à la préparation du corps, à la respiration : meilleure capacité respiratoire, "la manière de respirer" ; conscience approfondie du souffle, "l’art de respirer"), à la concentration et à la détente.
Le Yoga de l'Énergie propose une pratique spécifique basée sur le déplacement de la pensée ou du regard intérieur dans les mouvements, dans les postures traditionnelles du Yoga et dans la posture assise, pour tendre vers le recentrage, la concentration et l'état de méditation.
Parfaitement adapté à notre société occidentale, le Yoga de l'Énergie invite à une application juste et consciente dans la vie quotidienne.
C’est « un art de vivre ».
La pratique du Yoga de l’énergie est ouverte à tous. Vous trouverez des cours de Yoga de l’énergie partout en France et même à l’étranger.
Les enseignants se perfectionnent régulièrement et sont formés dans des écoles reconnues par la FNEY_UNY_Federation_Nationale_des_Enseignants_de_Yoga pour la plupart pendant plus de dix ans. Les cours sont adaptés aux occidentaux et chacun peut y participer à son rythme.
La Lignée Occidentale
L’originalité de ce Yoga est d’avoir une lignée « indo-tibétaine » et une lignée occidentale, vraisemblablement la plus ancienne, en Occident :
Constant Kerneiz, le précurseur, (1880-1960),
Lucien Ferrer, l’initiateur, (1901-1964),
Roger Clerc, l’instructeur, le pédagogue (1908-1998).
Roger Clerc est né en région parisienne. En 1933, il rencontre le Dr Marcel Viard, médecin, naturiste, professeur à l’École de psychologie de Paris. En 1950, il devient disciple de Lucien Ferrer. Ce dernier enseignait le hatha-Yoga. Pendant quatorze ans, l’élève a suivi fidèlement les cours de son maître.
Lucien Ferrer a suivi entre autres l'enseignement de Kerneiz. Dans les années 50, il a créé l’Académie Occidentale de Yoga. Quelques centaines d’élèves y étaient inscrits. Roger Clerc y était enseignant. En 1964, au décès de Ferrer, Roger Clerc dirige cette Académie jusqu’en 1968. Pour des diverses raisons, elle fut dissoute cette même année.
Constant Kerneiz, de son vrai nom Félix Guyot a beaucoup publié sur le Yoga. Il alliait à l'enseignement du Yoga une pratique de l'astrologie. Il n'a pas été le seul initiateur de Ferrer qui a puisé ses sources vers d'autres maîtres. Notons qu'il fut inquiété de nombreuses fois par l'occupant pendant la seconde guerre mondiale à la fois par ses prises de position, ses connaissances ésotériques et ses prévisions précises.
La Lignée Ancienne
Lucien Ferrer a rattaché ce Yoga à la lignée tibétaine de Milarepa, Yoga pratiqué par la lignée bouddhiste tibétaine des bonnets rouges. Le Yoga de l’Énergie n’est cependant pas du « bouddhisme », ni du «Yoga tibétain ». La lignée est ainsi ancrée, en remontant depuis Milarepa, Marpa, Naropa, Tilopa, Goraksnath, Matsyendranath. Ces deux derniers, mythiques, sont à l’origine d’une lignée tantrique.
L’enseignement du Yoga de l’Energie aujourd’hui
Cet enseignement est organisé en trois degrés pédagogiques.
- Le premier degré est une base solide indispensable à la pratique du Yoga. En portant l'attention sur le corps, en le décrispant et en l'assouplissant, on améliore la respiration, la santé, et la stabilité mentale.
- Le deuxième degré est l’approfondissement de la connaissance du corps de l’énergie. On y développe l'attention et la sensibilité, l’art de respirer, la maîtrise du souffle et celle de la pensée affinant les sens qui deviendront de plus en plus subtils.
- Le troisième degré s’adresse au corps du mental. Les pratiquants sont prêts pour découvrir l'importance de la vie intérieure, et de la méditation.
L'éthique du Yoga et de son enseignement
est de permettre à chacun de se connaître
et de se prendre en charge.
Les cours sont accessibles à tout public
et chacun participe à son propre rythme.
Les cours sont donnés par des enseignants se perfectionnant régulièrement et formés dans des écoles reconnues par la FNEY, Fédération Nationale des Enseignants de Yoga.
Union Nationale de Yoga
L’UNY est un important groupement crée en 1976 et qui rassemble de nombreuses associations et cercle de yoga, en France métropolitaine et dans les départements d’Outre-mer.
Elle constitue également le cadre administratif de organismes professionnels qui assurent la formation initiale ou le perfectionnement des enseignants de yoga et qui proposent séminaires, congrès, conférences : la Fédération Nationale des enseignants de Yoga, les écoles de formation qui lui sont affiliées et le Syndicat National des Professeurs de Yoga.
Fédération Nationale des Enseignants de Yoga
La FNEY a été fondée en 1967 par un groupe d’enseignants de yoga qui désirait promouvoir une pratique de qualité, organiser leur profession et susciter, autour du yoga, un courant de culture et de spiritualité sans aucun sectarisme.
Riche aujourd’hui d’environ 900 enseignants, formés en quatre ans, au sein des neufs Écoles françaises de Yoga, la Fédération a une audience nationale. Elle est reconnue comme interlocuteur valable par les pouvoirs publics. Elle a été à l’origine de la création de l’Union Européenne de Yoga.
Annuaire des enseignants formés au yoga de l'énergie à l'EFYSO et à l'EFY Paris
Les cours sont assurés par des enseignants formés à l'EYSO et d'autres EFY, écoles reconnues par la FNEY, Fédération Nationale des Enseignants de Yoga. La plupart de ces enseignants suivent ou ont suivi un cursus complémentaire à l'EFY Paris et Bordeaux, et tous se perfectionnent régulièrement grâce à des stages de formation organisés et agréés par la FNEY.
Ces coordonnées sont destinées à trouver un cours et ne peuvent,
en aucun cas et quel que soit le moyen, faire l'objet d'une démarche commerciale.
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