.
.
Propos sur l’Énergie (2/3)
Jean Pierre Laffez
LA MISE EN RÉSERVE DE L'ÉNERGIE
Un homme peut fournir un travail pendant des semaines, des mois et même des années, en recevant une nourriture apparemment déséquilibrée, quand ce n'est pas carencée.
Nous pouvons nous demander d'où sort toute l'énergie nécessaire à de telles conditions d'effort. Une observation plus précise permet de constater que petit à petit, ces personnes perdent de leur vitalité. Il suffit quelquefois de tonifier quelques points de commande de l'énergie pour voir leur vitalité revenir, et leur organisme se revivifier.
Il est nécessaire d'équilibrer recettes et dépenses d’énergie.
D’un côté des apports d'énergie par les aliments, les boissons, l'apport d'énergie par la respiration se réglant d'elle-même, quand la qualité ne perturbe pas cet échange.
De l'autre côté, une consommation bien tempérée de cette énergie.
Nous pouvons nous demander de quelle manière ces personnes font face à ce surcroît de dépenses d'énergie.
- Existe-t-il une réserve d'énergie dans laquelle chacun puise à la demande.
- Ou bien suffit-il de transformer, au fur et à mesure des besoins, une énergie latente, en réserve quelque part.
Si nous retenons cette deuxième possibilité, nous devons déterminer en quels lieux se tiendrait cette réserve. Nous savons que l'organisme met en réserve des substances nutritives : vitamines, graisse, etc...
Les glandes endocrines sont également là pour répondre aux besoins et mettre en excitations les organes ou les viscères suivant les nécessités. Les hormones agissent comme les excitants des fonctions organiques.
Dans tous les cas, chacun réagit suivant sa nature et sa vitalité aux demandes de dépenses. Sans établir de règle, il est toutefois possible d'affirmer que l'énergie n'est pas inépuisable, mais que mieux elle circule, mieux l'organisme fait face à toutes les demandes. Il n'est pas possible d'affirmer qu'il existe de véritables accumulations d'énergie; nous pouvons seulement affirmer que la fonction vitale est plus ou moins grande, selon chaque personne, selon le moment, la saison, l'age, etc... Cette fonction consiste à transformer l'énergie active de l'air et des aliments, en énergie latente fixée dans les tissus, puis à transformer, selon les besoins, cette énergie de réserve en énergie active.
Dans la Tradition, le lieu de réserve de cette énergie est dit résidé dans le cerveau : "Quand l'énergie du corps est épuisée, le cerveau peut la reconstituer".
LES SOURCES DE L'ÉNERGIE
Nous distinguerons les sources d'énergie astrale et les sources d'énergie terrestre, mais auparavant nous définirons la notion d'organes.
En physiologie énergétique, on considère deux sortes d'organes :
- Les organes "ateliers"Les sources d'énergie astrale :
la fonction des poumons et de la peau
Sans air et sans respirer, l'être humain ne peut vivre. Selon le prânâyâma, il est possible, soit de dépenser de l'énergie pour respirer, c'est la manière de respirer ; soit de prendre de l'énergie, d'harmoniser ses mouvements avec la respiration, c'est l'Art de respirer. L'énergie est captée à la fois à l'entrée du nez, plus exactement dans la zone olfactive, et dans les poumons. La peau participe à une prise d'énergie indispensable à la vie.
Il existe une électricité atmosphérique : de caractère yang. Par beau temps ensoleillé, cette énergie électrique est bénéfique et pure. La terre émet d'autre part une électricité de caractère yin. Dès qu'intervient un écran nuageux, le brouillard, la pollution, la tendance générale de cette électricité devient négative, yin. Sans la couche d'ozone, protectrice, l'être humain ne résisterait pas aux rayons cosmiques. Sans soleil, la vie n'est pas non plus possible. Même les plantes ont besoin de soleil, bien que leur fonctionnement soit en partie inverse de celui de l'être humain : éliminant l'oxygène le jour, et absorbant le gaz carbonique la nuit. Dans une cave, les plantes blanchissent car la fonction chlorophyllienne ne se fait plus. Le soleil, nécessaire à l'élaboration de la vitamine et à la transformation du calcium, est néfaste par exemple dans le cas d'une tuberculose congestive (en excès de yang) et bénéfique aux tuberculoses atoniques (en insuffisance de yang).
La respiration maintient équilibré le rapport oxygène‑gaz carbonique ; elle maintient également une tension constante de cet équilibre oxygène‑gaz carbonique au niveau des tissus. Dès que cela est nécessaire, le centre respiratoire, situé dans le bulbe, règle le mouvement des poumons. Les poumons éliminent également de l'eau, facilitant de ce fait la fonction des reins et de la peau. Le lien poumon‑rein est souvent oublié ; il est pourtant important. Tout comme le lien "peau‑rein". Nous devons sans cesse penser à régler nos boissons quotidiennes.
Ce concept énergétique de la vie nécessite de la vigilance. Mais nous ne pouvons pas nous limiter à une seule fonction.
Le méridien du poumon de caractère Yin est situé sur la face interne du membre supérieur. Son maximum d'énergie est à 4 heures (heure solaire). Son minimum est à 16 heures, alors que le rein est en minimum à 4 heures et en maximum à 16 heures.
II. Les sources d'énergie terrestres (Yin) : les fonctions intestin grêle, estomac, poumons, digestion.
1) L'intestin grêle
"L'intestin grêle ajoute aux aliments morts sortant de l'estomac une vie absolument spéciale et propre à chaque individu", Nei Tsing.
L'intestin grêle fait la synthèse des molécules de protéines. Cette fonction lui est propre; difficile à reproduire en laboratoire. Ceci explique que l'intestin grêle fonctionne d'une façon tout à fait personnelle. Ceci suffit à réguler la santé de chacun1. Ce phénomène de la digestion est dû entre autres à une substance appelée l'entérokinase.
La stimulation de l'intestin grêle provoque une meilleure assimilation, une meilleure transformation des aliments, ce qui élimine rapidement fatigue, chocs, etc... L'intestin grêle est lié à la vue et à l'ouïe ; améliorer sa fonction améliore ces fonctions.
Il est dit également que l'intestin grêle sépare les liquides des solides, aiguillant les uns vers les reins, les autres vers le gros intestin. Il règle ainsi l'équilibre entre les sécrétions : urine, sueur, glaires respiratoires. Sa fonction s'exerce par l'intermédiaire des deux grands vaisseaux : Vaisseau Gouverneur en arrière, et Vaisseau Conception en avant.
Résumons, en renvoyant vers nos publication sur la digestion.
L'intestin grêle intervient par :
- L'entérokinase, transformant les protéines, et renforçant les sucres pancréatiques ;
- La sécrétine qui stimule le pancréas ;
- L'entérogastrone qui inhibe la mobilité de l'estomac ;
- La cholesystokinine qui provoque une contraction de la vésicule biliaire ;
- Jéjunum et iléon ont des fonctions plutôt d'absorption ;
2) l'estomac
L'estomac a été considéré comme le principal fournisseur d'énergie alimentaire. Citons le Nei Ting : "Point important pour la vitalité générale, source hâtant la transformation des aliments et boissons en énergie et la distribution de cette énergie aux douze méridiens par les trois réchauffeurs. L'estomac est la somme de tout".
Les aliments ne peuvent maintenir la vie que s'ils proviennent eux-mêmes d'un être vivant ou d'une plante vivante. Les aliments vivants puisent leur énergie dans la lumière du soleil et des astres. L'eau a une valeur bien supérieure quand elle est dynamisée et irradiée par le soleil. Ceci peut faire réfléchir à la grande consommation d'eau minérale, en bouteille, faite à l'heure actuelle. Il faut bien retenir que l'eau la plus naturelle est celle des fruits.
Un ancien ouvrage chinois, cité par S. de Morant, définit ce rôle de l'estomac : "Rien n'est digéré par l'estomac qui n'a été d'abord réduit en pulpe par la bouche, laquelle absorbe déjà l'énergie. L'estomac n'a pas de dents, ce qu'il n'a pas reçu en pâté l'irrite, est évacué non digéré, et empoisonne l'organisme, en plus du gaspillage d'aliment et de temps. Noyer une digestion avec des quantités de boissons aux repas est l'affaiblir au point qu'on ne peut agir. La plupart des maladies des organes digestifs viennent de cette grave erreur de conduite".
La physiologie étudie la fonction de l'estomac et de ses sucs digestifs.
C'est sur la production d'énergie vitale qu'il convient d'insister. En agissant sur cette fonction, on peut accélérer ou ralentir la production d'énergie physique et psychique :
- La stimulation du méridien de l'estomac suffit à relancer l'énergie physique ;
- La dispersion de certains points suffit à calmer la surexcitation mentale. "Avoir de l'estomac" est une expression populaire faisant quelque part référence à ce lien estomac‑énergie psychique.
Le maximum d'énergie de la fonction estomac est à 8 heures (minimum Maître du cœur, organes sexuels et vaisseaux), son minimum à 20 heures (plein des précédents).
3) Le pancréas, exocrine, fonction digestive
L'action exocrine du pancréas consiste à faciliter la digestion des graisses, viandes et féculents. Elle est indispensable à la digestion. Elle est importante pour assurer l'énergie physique du sang, alors que c'est sa fonction endocrine qui est indispensable à l'énergie psychique.
La trypsine agit sur les albuminoïdes des viandes, l'amylopsine sur les féculents, la lipase sur les lipides.
Le pancréas est stimulé par la sécrétine de l'intestin grêle. Le pancréas est excité par le nerf pneumogastrique, ou nerf vague. En excès, le pancréas freine les surrénales ; il est freiné quand les surrénales sont en excès ; il en résulte alors un taux d'urée élevé.
Le chagrin et les soucis vident littéralement le pancréas.
Il est en plénitude à 10 heures du matin (vide du Triple Réchauffeur) en vide à 22 heures (plein du Triple Réchauffeur).
- Les sources d'énergies terrestres secondaires (yang) : gros intestin, vésicule biliaire, vessie.
Ces organes producteurs d'énergie sont différenciés en organes ateliers, ou simplement en organes, par oppositions aux viscères (Yinn). Leur fonction organique est connue. La médecine énergétique a également défini leur rôle.
1) Le gros intestin
Un point a été appelé : "Point héraut de l'énergie", résumant ainsi les multiples actions de cette fonction ; point réglant à lui seul la vitalité, le nervosisme, les centres nerveux, les autres organes ateliers...
Au point de vue énergétique, le gros intestin est en rapport avec :
- L'énergie : une diarrhée prolongée vide la vitalité d'un sujet, une purge abaisse tension et force ; son irritation, à l'inverse, s’étend à une irritation permanente de tout l'être. La constipation rend sombre et crispé.
Une émotion, un grand danger relâchent l'intestin. Les vers intestinaux causent des états constants de nervosité, des crises nerveuses, des convulsions, de l'incontinence, etc.
- La tonification est indiquée pour empêcher les hémorragies et diminuer les règles. Ceci s'explique par la production de vitamine K à hauteur du gros intestin.
- Tonifier le gros intestin permet d'arrêter beaucoup de douleurs : des yeux, des oreilles, des dents, de la tête, de la gorge, de la peau.
- Dans l'hypertension, l'action salutaire du gros intestin déclenche une décontraction des vaisseaux.
- Il agit enfin sur le cerveau, les fatigues cérébrales, les troubles oculaires, urinaires et la sphère O.R.L.
Il devrait être classique de soigner d'abord le gros intestin pour ces genres de pathologies. L'explication d'une infection due au gros intestin peut satisfaire, cependant elle n'est pas suffisante.
Ce méridien est en maximum d'énergie à 6 heures (minimum des reins) en minimum à 18 heures (plein des reins)
2) la vésicule biliaire
Son méridien, celui qui a reçu son nom, commande également tout le réflexe biliaire : canal cholédoque et sphincter d'Oddi.
Après ablation, l’énergie de la vésicule biliaire est ressentie au pouls pendant encore six mois, nous dit S. De Morant ; les points gardent toujours leur propriété.
La vésicule biliaire est réputée pour donner l'élan à tous les organes.
L'excès de vésicule biliaire se traduit, au niveau psychique, par jalousie, agressivité, mécontentement, ce qui est connu sous l'étiquette de bilieux, ou encore « de se faire de la bile ».
On qualifie de "grande vésicule" les personnes ayant courage, force de caractère, esprit d'entreprise, audace, combativité. Tonifier la vésicule biliaire permet de lutter contre l'appréhension, le recul devant l'effort, la crainte d'échouer. Bulbe et cervelet sont commandés par certains points de la vésicule biliaire.
La vésicule biliaire commande l'excitabilité nerveuse (énergie physique).
En Occident, il est dit que la fonction biliaire facilite le transit intestinal.
Son maximum d'énergie est à minuit (minimum du cœur), son minimum à midi (plein du cœur).
3) la vessie
Dans le système urinaire, la vessie joue le rôle de régulateur des reins, augmentant ou diminuant le débit selon son excitation. En physiologie énergétique, on considère que les décharges soudaines des forces de crises nerveuses proviennent de cette fonction.
Pour l'occident, la vessie est le réservoir de l'urine. Quand elle est pleine, une sensation de miction se fait sentir, les muscles de la vessie entrent en fonction.
En médecine énergétique, la fonction est dite "vessie", mais son méridien est d'action multiple, commandant tous les organes, le sang, les douleurs, les spasmes, l'énergie Yang.
La première partie de ce méridien (autour de la tête) semble avoir un effet secondaire sur la vessie elle-même. La partie dorsale est un peu dans le même cas. Divisée en deux trajets, une partie vers la colonne vertébrale contient les points assentiment des organes. La ligne plus éloignée de la colonne vertébrale contient des points également particuliers ; par exemple, faire naître des globules rouges. Les branches dorsales, sont en rapport avec les nadis Ida et Pingala.
Son maximum d'énergie est à 16h (minimum des poumons), le minimum à 14h (maximum des poumons).
- Les sources d'énergie psychiques : le psychisme, la rate et le pancréas‑endocrine, les reins et leur fonction
1) le psychisme
L'énergie psychique peut être définie comme étant l'intensité des sentiments et de la pensée : ce qui sent, ce qui aime, ce qui pense. L'énergie psychique est l'intensité de tout ce qui pense, de tout ce qui sent ; tout ce qui constitue le mental, principalement leurs attributs corticaux, les centres nerveux alimentés par les organes et commandant ces mêmes organes.
Thérèse Brosse a démontré que les yogis, par la manipulation de leur énergie mentale, pouvaient modifier les fonctions automatiques, comme les mouvements du cœur et des poumons. Toutes les médecines psychosomatiques sont basées sur ce principe, mais elles n'ont pas été étudiées ou très peu, la possibilité d'utiliser l'énergie mentale jusqu'à ce point. Nous pouvons, partant de ces réflexions, poser deux hypothèses :
- Le psychisme peut exercer une puissance absolue sur le physique, soit par volonté personnelle, soit avec une intervention extérieure (l'hypnose, par exemple).
- La vie peut être maintenue même en apnée prolongée et en arrêt du cœur, tout au moins apparent.
Le psychisme a donc une puissance de vie ou de mort sur le physique. De nombreuses observations étayent ce principe. La vitalité ne peut résister aux mauvaises nouvelles, et même quelquefois aux bonnes nouvelles ; l'excès de plaisir use le cœur, un mauvais entourage détruit, et aliène l'intelligence, diminuant le goût à la vie. Quand le milieu est favorable, il développe les possibilités mentales, les dons, la force vitale, l'activité et l'efficacité.
De toutes ces expériences, il faut considérer deux énergies psychiques :
- La volonté dûment réfléchie et absolue, est une fonction des reins ; elle peut être développée par une tonification d'un point de ce méridien.
- La force étrangère, volonté induite par exemple sous influence hypnotique, ou après un choc, une émotion, une solution de détresse ou de secours. Une volonté inconsciente ; une énergie vitale est alors mise en service.
Ces forces hypnotiques peuvent être provoqués ou diminuées par action sur certains points du méridien des reins.
Le développement de certaines facultés est amélioré quand l'énergie vitale est en plénitude, notamment l'énergie rate‑pancréas. L'esprit de synthèse qui caractérise le jugement, le bon sens, la compréhension de problèmes de la vie est amélioré quand rate - pancréas est en plénitude.
La décision volontaire, elle, dépend des reins. L'énergie des reins est celle qui facilite la décision, le pour ou le contre à peser pour prendre des décisions.
Les trois plans du psychisme
En énergie, il est question d'une psychologie pratique avant tout. Ainsi, on va considérer trois plans au mental :
- Le plan inférieur est dominé par les instincts positifs identiques à ceux de la plante qui pousse et s'empare de ce qui est nécessaire à sa vie. Elle le désagrège, le transforme, en fait sa substance. Le primate est caractérisé par un certain égoïsme et une certaine avidité. Son nom chinois est PRO, "ce qui ne se voit pas et nous influence dans la nouvelle lune".
Il s'agit de la loi même de la nature qui fait que la vie n'est possible qu'en détruisant la vie. C'est cet instinct qui fait que la nature aveugle est poussée par un désir de reproduction grossier. Il s'agit d'une pure action, plaisir de duper par la parole autant que par le silence.
Son intensité s'observe sur le physique par un teint un peu gris, sans couleur, sa dominante dans la grande taille de l'os occipital, son insuffisance dans une peau farineuse, sèche.
Traditionnellement, il est enseigné un rapport entre le primate et les poumons.
- Le plan moyen : son nom chinois est ROUN ; il correspondrait à l'inconscient avec les différentes mémoires.
Les lobes pariétaux droits semblent commander la mémoire héréditaire, les dons natifs bons ou mauvais, mémoire complètement inconsciente. Il fait agir intuitivement sans réflexion ; il oblige à certaines conceptions. Ce lobe accomplit notre destin. Quand il y a contradiction entre psychisme et milieu, il peut mener aux névroses ou aux psychoses si la raison est déficiente.
Les lobes pariétaux gauches agissent sur la mémoire consciente. L'évolution des images et des mots à volonté. Ce lobe enregistre automatiquement les rythmes, slogans, il peut refaire surgir dans la mémoire des faits enregistrés.
Bons élèves ou "perroquets à concours" ont ces plans bien développés, mais ils sont loin d'être des chefs.
- Le plan supérieur correspond aux lobes frontaux. Il fait agir sur toutes les facettes qui différencient l'Être Humain évolué des animaux. La conscience morale est sous sa dépendance ; il règle ainsi le pour et le contre et donne la notion du bien et du mal. Il donne une notion précise de la réalité, des idées justes. Il permet d'agir sur l'avenir, permet de résoudre les problèmes de la vie. On lui attribue le don d'observation et de synthèse, tout ce qui caractérise l'intelligence.
Le nom chinois qui lui est attribué est CHENN, que Soulié de Morant traduit par Évolué : "est devenu un homme ; est évolué ; n'est plus un animal".
Ce plan contient le sens des réalités, la conscience morale et la raison.
Les méridiens de commande de cette fonction sont surtout cœur et rate‑pancréas. Peut-être peut-on expliquer ceci à la fois par une amélioration de la circulation du sang et une nourriture adéquate du cerveau.
La méditation propose d'effacer de l'esprit l'expérience déformante des mots, des images et des notions apprises (ce qui correspond à l'automate et au perroquet du plan moyen). La méditation permet de percevoir la réalité plus complexe et les rapports très profonds et essentiels entre les choses et les événements. Les mots ne peuvent donner qu'un aspect vague et bien trop simple. La méditation vise à développer l'évolué qui réside en chaque être humain.
L'énergie psychique
Ces trois plans sont animés par une énergie spéciale. Elle est appelée "couleur" car elle se remarque à la couleur du visage et à l'animation du regard. Sa source existe à la naissance ; c'est l'élan vital qui anime les instincts de croissance, de captation, de destruction, d’avidité. Elle anime les mémoires de l'Être Humain, consciente ou inconsciente. Chez l' Être Humain évolué, elle anime les facultés plus évoluées.
Quand cette énergie est développée et travaillée, elle peut être utilisée pour soumettre les plans inférieurs, les réanimer s'il le faut.
Peut-être pouvons-nous rapprocher cette "couleur", en partie tout au moins, de la libido, mais d'une libido transcendante. Cette énergie est la force de croissance de tout être vivant, son aspect sexuel n'en n'est donc qu'une manifestation élémentaire. Elle peut être considérée comme une forme de l'énergie vitale, de l'élan vital de chaque être vivant.
2) Le pancréas endocrinien
Il est possible que le pancréas endocrinien en augmentant avec le foie le sucre dans le sang produise une excitation du cerveau, et notamment des lobes frontaux. La concentration prolongée, l'attention soutenue, la possibilité de contrôler la pensée, de ne pas s'égarer d'une conversation, d'une lecture difficile ou ennuyeuse dépend de l'énergie rate‑pancréas.
Ce méridien est en plénitude à 10 h (vide des trois réchauffeurs) en vide à 22 h (plein des trois réchauffeurs)
La rate en distension provoque une diminution des globules rouges et de l'hémoglobine. Il est noté entre autre une grande fatigue le matin s'améliorant seulement le soir. Après le repas de midi, un gonflement de l'estomac, une somnolence. L'expulsion des matières dures est difficile, lente. Les reins sont comprimés, ce qui peut occasionner une hypotension ou une hypertension et des douleurs rénales. Des palpitations peuvent survenir avec une rate dilatée, des essoufflements à la marche rapide. Ce syndrome est dit le syndrome des 8 organes. Il peut être réglé par un point du vaisseau Conception.
La fonction endocrine du pancréas consiste à transformer le sucre en glycogène, lequel sera mis en réserve par le foie. L'énergie du glycogène est indispensable au travail musculaire, et à tout le système nerveux surtout notamment cérébral qui ne peut le mettre en réserve. Excès ou insuffisance sont nocifs ; chacun connaît les inconvénients du diabète, hyperglycémie, mais aussi de l'hypoglycémie.
Le pancréas en insuffisance entraîne avec lui une insuffisance des surrénales. Les chagrins et les soucis affaiblissent le pancréas.
3) Les reins
Le lien reins - psychisme n'est pas enseigné dans la physiologie occidentale. L'action des reins sur l'énergie psychique est particulière. Elle montre que la personnalité est en rapport avec l'organe et aussi avec l'intensité sexuelle.
L'insuffisance énergétique du rein est caractérisée par des complexes, peurs d'insuccès, la misanthropie, la claustrophobie, le manque de décision et de volonté, l'émotivité et la peur, le manque de sens et d'action. Pour les femmes, il est ajouté l'irritabilité jusqu'aux larmes, notamment avant les règles, le manque de charme, de séduction.
Ces manques coïncident avec des modifications dans le fonctionnement des lobes occipitaux supérieurs du cerveau et du plan inférieur psychique que nous avons étudiés plus haut ; le plan du primate dominé par l'hérédité (PRO).
Soulié de Morant signale à ce propos un point du méridien des reins (TSO-PINN) donnant des résultats pour éviter à des enfants de douloureuses et lourdes hérédités. Il traite ce point chez la mère pendant la grossesse (vers le 6ème mois). Le méridien des reins et son énergie régulent le complexe d'infériorité ou au contraire la confiance en soi.
Les facultés sexuelles directement en rapport avec l'énergie rein, sont :
- Pour les hommes, l'autorité sexuelle qui fait qu'un homme laid peut ne rencontre aucune résistance, et qui à l'inverse, le manque de cette énergie fait qu'un homme qui a toutes les apparences pour lui n'excite jamais de grandes amours.
- Pour les femmes, charme, séduction, fécondité, vitalité résultent de cette énergie (notamment rein droit). L'insuffisance prive de charme et de fécondité.
Il existe un point de commande qui régule les troubles psychiques des femmes avant leurs règles, démonstration supplémentaire du lien de cette énergie avec le psychisme.
Les reins dans leurs fonctions physiologiques régulent l'élimination, avec possibilité de réabsorption d'une quantité d'eau si nécessaire.
Dans la science de l'énergie, la quantité d'eau à éliminer peut être régulée sur ce méridien.
Le méridien est en plénitude à 18 h (vide du Gros Intestin) et en vide à 6h (plénitude du GI)
V. Les sources d'énergie sexuelle
La vie est toujours à considérer en tenant compte de l'énergie vitale. Physiologie énergétique et tradition orientale, ont toujours apporté beaucoup d'attention à la procréation d'enfant. En Orient, chaque aspect de la vie sexuelle peut être dissocié et travaillé. L’énergie sexuelle est considérée comme étant seule l'énergie vitale. On sait
- Que l'excitation sexuelle fait monter la tension,
- Qu'elle donne une activité et une force inhabituelle,
- Que les personnes sans activité sexuelle doivent avoir une éthique morale et quelquefois un soutien psychologique.
Les forces d'énergies sexuelles varient suivant le sexe, l'âge, les conditions climatiques ou autres, mais également culturelles. Beaucoup de paramètres peuvent être pris en considération, citons : l'attirance, la séduction, le plaisir, problèmes physiologiques du au contexte, insuffisances hormonales.
Tout ceci signale l'importance de cette manifestation de l'énergie vitale, chacun peut développer plus encore tous les points que nous avons énoncés.
CONCLUSION
D'une façon générale, nous devons nous retourner vers l'enseignement du Yoga, « complet et progressif » nous a dit Roger Clerc dans une brochure.
Complet à la fois par
- Un travail du corps, du souffle, un recentrage de l’attention conduisant à la méditation.
- Une éthique appliquée dans la vie.
BIBLIOGRAPHIE
George SOULIER de MORANT, L’Acuponcture chinoise, Ed. Maloine.
Roger CLERC, Hatha Yoga complet et progressif, Yoga Énergie, N° 33 bis.
Roger CLERC, Yoga du 3ème millénaire, Les Aphorismes du Yoga de l'Énergie, Ed. Cariscript.
André FAUBERT, Traité Didactique d’Acupuncture Traditionnelle, Ed. G. Trédaniel.
Jean-Pierre LAFFEZ, Les Premiers Pas vers un Yoga au Quotidien, Ed. Cariscript
[1] Cette dénomination d'organes "ateliers" et d'organes “ trésors ” est le fait de G. Soulié de Morant. Dans une autre terminologie, il est dit organes et viscères ; les organes étant qualifiés Yang, et les viscères Yin.
1 A ce propos consulter l'ouvrage du Dr SEIGNALET « L'alimentation, 3ème médecine »