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Propos sur l’Énergie V
Jean Pierre Laffez
ACTION SUR L'ÉNERGIE
1°) Loi d’action
L’action sur l’énergie n’est pas simple, il ne suffit pas d’apprendre et de savoir “réciter” des textes aussi précis soient- ils sur la fonction énergétique, il est indispensable de comprendre chaque cas, et le mieux possible : âge, constitution, hérédité, métier, mais bien d’autres paramètres : saisons, heure de la journée, occupation, accidents, etc...Une des première loi est la loi d’alternance symbolisée par le Yin et le Yang, et leur équilibre, le TAO ; par le Tamas et le Rajas, et leur équilibre, le Sattva. La différence entre les choses et les événements n’est possible que par ces différences. Si tout était identique, nous ne pourrions jamais rien connaître et reconnaître. Nous ne percevons que des relativités, même si elles sont en équilibre et en harmonie.Cette loi est primordiale ; pour l’explication et l’interprétation des rapports entre les modalités Yin et Yang de l’énergie, et l’équilibration de ces deux modalités. Cette recherche demande beaucoup de minutie et d’attention. Un symptôme étiqueté comme une maladie peut résulter d’une insuffisance ou d’un excès de l’une ou l’autre de ces qualités.Ainsi par exemple, une diarrhée peut être due à un excès de Yin ou de Yang, ou encore une insuffisance. Il n’est donc pas logique d’agir toujours de la même manière vis-à-vis d’un même symptôme chez un individu différent, ou chez le même individu à des périodes différentes. Il est donc nécessaire de connaître les excès ou les insuffisances de Yin ou de Yang, la maladie n’étant pas la cause, mais un trouble dû, soit à un agent extérieur, soit un agent intérieur elle est toujours une réaction anormale d’un receveur, en l’occurrence le malade.Si l’apport régulier d’énergie et de circulation et l’équilibre est harmonieux, il n’y aura ni vieillissement anormal, ni flétrissement, ni maladie. Ce qui nous fait admettre qu’il n’existe pas une maladie, sorte d’entité extérieure au malade, mais des troubles, quelquefois semblables et constants chez un certain nombre de personnes ce qui amène à la notion commode de maladie.L’acte complexe de tonification ou de dispersion de l’énergie est sensé rétablir l’harmonie de cette énergie et par conséquent la santé. Cet acte est très précis et résulte d’un entraînement du praticien quelque que soit la ou les méthodes [thérapeutiques] utilisées. Nous avons mis thérapeutique entre crochets car il s’agit d’après ce que nous venons de dire plus de rééquilibrage que de soins.Les organes entre eux sont en interaction. L’action visant une fonction a obligatoirement une répercussion sur les autres. Certaines actions commandent l’énergie de tout l’être, faisant passer le trop plein vers ce qui est en insuffisance. Connaître ces actions est d’une grande utilité, mais mal les employer peut aussi nuire.
2°/ Divers moyens d’interaction en actin énergétique
Nous venons d’écrire qu’il est difficile de décrire une maladie, mais qu’il n’existait que des malades, et que lorsque les symptômes apparaissaient identiques l’étiquette du nom d’une maladie est bien commode. Mais il ne faut jamais oublier le malade.
Les moyens d’interventions sont variés, quelquefois d’approche très différentes, quelques fois très proches. Nous pouvons classifier les moyens d’interventions de trois manières : cause immatérielle, cause matérielle, et sans cause apparente.
Nous avons défini l’énergie et ses changements de qualité suivant la fonction organique en cause : énergie du foie, énergie de la vésicule biliaire, etc... Nous avons fait également état de fonctions organiques, et également psychiques et mentales. Considérons donc que dans les causes d’une maladie les trois aspects que nous allons étudier maintenant sont présents — à des degrés divers.
1°/ Cause immatérielle, psychique :
Derrière ce concept, se situe l’idée d’une “invasion” du malade par un être, une entité, un aspect imaginaire, ou encore une puissance, emprise, obsession...
Chez certaines communautés que nous pouvons qualifier, sans préjugé, d’animistes ou de primitives, la cause immatérielle est le démon, le sort. Le “traitement” consiste en incantations, danses diverses, utilisation de percussions et des tambours : les cris et transes du sorcier. Pour les sorts, signalons les bains ; l’utilisation du feu, les flagellations, etc. Ces méthodes sont loin d’être abandonnées. Preuve d’une certaine manière de leur efficacité ? Pas sûr !
Plus près de nous, au Moyen Age, la lutte contre le démon était très répandue. Il en reste encore aujourd’hui, dans notre société du 21ème siècle des traces évidentes. L’emploi de médicaments mystérieux, de plantes magiques, étaient les traitements courants. Sans oublier l’inquisition qui avait pour but de brûler le malheureux malade en même tant que la “maladie-démon”.
A notre époque, les exorcismes sont encore d’actualité et nombreux. Ils ne sont pas tous critiquables et peuvent effectivement rendre de grands services. Pour exemple, les impulsions à faire du mal, les fureurs persécutives des paranoïaques.
Les mots ont quelquefois changé, les sorts sont devenus des emprises, des impulsions, des obsessions, des phobies, ou autres idées fausses. L’exorcisme est devenu laïque et officialisé : il s’appelle psychanalyse, psychothérapie, etc. Sans oublier toutes les techniques de prière et d’autres plus récentes, déviées d’une manière plus ou moins heureuse de ces méthodes.
L’internement en maison dite de santé est moins fréquent. Il est quelquefois utile quand il peut éviter une autodestruction suicidaire.
Nous aurions tendance à prendre quelque peu en dérision les façons moyenâgeuses de traiter ces maladies. Nos façons modernes en sont quelquefois bien proches : le bain glacé, l’électrochoc remplaçant le passage par le feu, etc...
On pourrait, pour une étude plus approfondie, se reporter aux ouvrages du Dr Nathan décrivant une utilisation des médecines dites traditionnelles pour soigner bon nombre de malades déracinés.
L’allopathie est quelquefois une aide précieuse, notamment quand elle peut éviter un suicide. Toutefois certains produits allopathiques sont si puissants qu’ils peuvent amener chez le patient une démobilisation conduisant au suicide. But contraire à toute médecine.
Comme nous avons dit précédemment qu’il n’y avait que des individus, des malades et non pas des maladies, nous devons dire également qu’il y a des techniques mais ensuite celui ou celle qui applique cette technique.
2°/ Les causes matérielles et palpables, physiques
La conception du microbe, de la bactérie et du virus est connue de tous. Cette conception résume la notion de causes matérielles, palpables, physiques.
Nous ne serons pas systématiques comme certains auteurs. Il est quelquefois indispensable d’utiliser certains médicaments modernes allopathiques. C’est plus dans la manière de les utiliser qu’il faut être pondéré.
Peut-être pouvons-nous déplorer que le malade soit oublié souvent et que seul les symptômes intéressent le prescripteur.
3°/ Les causes sans apparence
La médecine énergétique sous toutes ses formes : acupuncture, homéopathie, ostéopathie, et toutes les formes de naturopathie insiste sur la notion d’individu unique rejetant la notion de maladie - entité - extérieure qu’elle soit matérielle ou immatérielle.
Chacun connaît la notion de stimulation, base de l’homéopathie. Le but du produit homéopathique est de redynamiser la circulation énergétique de l’individu, fortifier l’énergie et ne pas la combattre.
Il en va de même pour l’acupuncture, mais également de l’ostéopathie.
Nous insisterons sur l’ostéopathie en précisant qu’elle est :
- Une technique fonctionnelle c’est-à-dire que le praticien éventuellement craquera et manipulera les articulations de son patient. Voyez ici une analogie avec les points-recettes, ou les médicaments-recettes quel que soit d’ailleurs le type de médecine utilisée.
- Une technique structurelle à l’aide de laquelle le praticien s’adresse directement à la structure du corps de son malade. Analogiquement, nous la rapprochons des techniques globales qu’elles soient en acupuncture comme défini précédemment ou en homéopathie de terrain. Il s’agit de la véritable ostéopathie, à base crânienne sans être uniquement crânienne, recherchant un rééquilibrage de l’énergie, par une stimulation des fonctions.
La naturopathie bien comprise vise au même résultat.
Paradoxalement, le Dr Carton, dans un de ses ouvrages a critiqué et quelque peu malmené l’acupuncture. Nous rappellerons pourtant ici les grandes lois qu’il a établi pour mener une vie saine. Elles s’allient tout à fait aux diverses méthodes énergétiques.
“- Lois matérielles :
- s’alimenter d’une façon simple, synthétique, sobre et pure, sans changer subitement ses habitudes ;
- prendre chaque jour l’exercice physique nécessaire, principalement sous forme de marche ;
- veiller à l’élimination régulière des poisons du corps et surtout à la rapidité des fonctions intestinales.
- Lois vitales :
- vivre le plus possible, hors des villes, à l’air pur ;
- se vivifier en consommant, chaque jour, une dose modérée d’aliments végétaux, crus (blé, salades, légumes et fruits) ;
- fortifier ses résistances en prenant, à propos, des bains d’air, d’eau et de soleil.
- Lois spirituelles :
- travailler avec joie, perfection, régularité et rythme ;
- aimer les autres hommes et la nature entière, dans une recherche patiente du bien et du progrès à accomplir ;
- croire en Dieu et l’introniser en soi, en s’obligeant à être toujours juste et véridique.
- Loi d’unification et d’adaptation individuelles :
- tendre à devenir son propre médecin, en se réformant soi-même et en redoutant par-dessus tout les traitements symptomatiques et pharmaceutiques.”
LE YOGA DANS CETTE HISTOIRE
Nous devons nous garder de ramener le yoga à une quelconque médecine auxiliaire.
Partant du principe que le yoga s’adresse à chacun en particulier — même si l’enseignement y est donné en groupe, chacun ensuite l’applique à sa manière — qu’il ne vise pas un symptôme ni même un aspect du problème, matériel, ou immatériel, physique ou psychique, qu’il s’étend quelque peu à donner aux adeptes des conseils de vie : alimentation, modération, etc... mais qu’il envisage aussi le côté psychologique de l’individu avec les préceptes yama et niyama, l’enseignement des kleshas, etc...
Vu sous cet aspect restreint, nous pouvons l’ajouter aux méthodes que nous venons de signaler.
Le yoga cependant envisage une dimension beaucoup plus vaste, découverte à chaque instant dans sa pratique et plus tard dans la vie, dimension spirituelle qui s’approche notamment par la méditation mais aussi tous les aspects de son enseignement.
TRANSFORMATION ET DISTRIBUTION
DE L'ÉNERGIE
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